Les meilleures traductions tchèques d'auteurs français

Frantisek Xaver Salda par Adolf Hoffmeister
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C'est à la foire "Le monde du livre", au Parc des expositions à Prague, qu'ont été remis, samedi dernier, les prix aux meilleurs traducteurs des livres dont les éditeurs avaient bénéficié d'un soutien dans le cadre du programme d'aide à la publication Salda, programme qui porte le nom du grand historien de la littérature et critique Frantisek Xaver Salda.

Le programme Salda, créé par le Service de coopération et d'action culturelle de l'Ambassade de France à Prague, aide les éditeurs tchèques à publier chaque année vingt à trente textes d'auteurs français ou francophones.

Lors de la remise des prix dans l'Espace francophone de la foire, l'ambassadeur de France, Joël de Zorzi, a tout d'abord expliqué les objectifs du programme Salda: "Grâce à ce programme, à peu près 350 titres ont pu être traduits en tchèque. Il y a quelques années, nous avions pensé qu'il aurait été peut-être intéressant de susciter une certaine émulation parmi les traducteurs. Nous avons, il y a deux ans, remis le premier prix de l'Ambassade à Mme Anna Kareninova et nous la félicitons à nouveau notamment pour ses traductions de Céline. Cette année, avec l'aide d'un jury comportant bien entendu de nombreux amis tchèques, nous avons sélectionné de nouveaux lauréats, car cette année, il a été tellement difficile de faire le choix du lauréat qu'il y en a, en fait, deux."

Cette année donc, les prix de l'Ambassade de France ont été accordés à Jovanka Sotolova et Josef Fulka. Jovanka Sotolova a été distinguée pour sa traduction du roman "Pompes funèbres" de Jean Genet:

"Je dirais plutôt que c'est Genet qui aurait dû recevoir le prix. Moi, je ne suis que l'intermédiaire de son texte, et son texte est si beau, très poétique. Jean Genet dit qu'il veut écrire comme Pierre Ronsard, si je simplifie un peu, et vraiment, son langage, son texte est très difficile ..."

"Je pense que ce n'est pas la question du prix. J'adore ce travail et j'aime traduire, j'aime la littérature. Si j'ai l'occasion de traduire des textes de Genet ou d'autres grands auteurs français, j'en serai ravie. Maintenant, je dois traduire un livre de Jean Echenoz, "Au piano", j'ai déjà le contrat pour cette traduction. Je ne sais pas encore ce que je vais faire après, parce que pour publier Genet en tchèque, il faut avoir du courage et je ne sais pas si je trouverai un éditeur qui puisse le faire."

Quant à Josef Fulka, enseignant de philosophie, il traduit la littérature théorique. Le prix lui a été accordé notamment pour ses traductions de "Mythologies" de Rolland Barthes et "Du nomadisme" de Michel Maffesoli.Il dit:

"Ce que j'ai traduit principalement, ce sont des ouvrages théoriques, à savoir la philosophie, la sémiologie, la théorie littéraire, et je viens de recevoir le prix pour les deux dernières traductions, je crois."

Vous pouvez précisez les ouvrages et les auteurs?

"Oui j'ai traduit, par exemple, Roland Barthes, Pierre Klossowski, Gilles Deleuze, Michel Foucault et d'autres."

Est-ce que cela a été un travail difficile? La traduction a-t-elle posé beaucoup de problèmes?

"Oui, la traduction pose toujours des problèmes mais c'est quand même plus facile que traduire, disons, la littérature. Je suis très heureux d'avoir reçu le prix et je vais certainement continuer."