Les nouveaux disques Supraphon
De nombreuses manifestations musicales sont organisées en Tchéquie, en 2004, dans le cadre de l'Année de la musique tchèque. La maison Supraphon contribue, à sa façon, à toutes ces initiatives visant à révéler au grand public les richesses de notre musique et son importance dans la vie culturelle des Tchèques. Plusieurs disques lancés par Supraphon, ces derniers temps, méritent l'attention même des connaisseurs des plus difficiles.
Supraphon lance, entre autres, un double album d'enregistrements de la musique de Leos Janacek par l'Orchestre philharmonique tchèque et sir Charles Mackerras. On y trouve la musique instrumentale des opéras Sarka et Katia Kabanova, la suite de la Petite renarde rusée ainsi que les deux grandes oeuvres symphoniques de Janacek, Taras Boulba et Sinfonieta, et d'autres compositions. La richesse des émotions alterne ici avec une certaine sobriété, le dramatisme exacerbé se fond parfois dans des épanchements lyriques. Sir Charles Mackerras se présente, de nouveau, comme un des plus grands interprètes de la musique de Janacek.
La critique a remarqué, également, le disque de Supraphon réunissant trois quintettes avec piano d'Antonin Dvorak et de Robert Schumann interprétés par Martin Kasik, espoir de l'école pianistique tchèque, et le quatuor Vihan. C'est le talent du jeune pianiste qui s'impose avec une grande souveraineté dans cet enregistrement. La critique constate que l'art de ce musicien mûrit avec une étonnante vitesse et que Martin Kasik devient un pianiste incontournable même au niveau international.
Mais, c'est surtout un enregistrement de trois oeuvres pour piano et orchestre par Ivan Moravec et la Philharmonie de chambre de Prague placé sous la direction de Jiri Belohlavek qui est salué par la critique. Moravec, le plus grand et le plus subtil pianiste tchèque de l'actualité, ancien disciple du mage du piano italien Arturo Benedetti-Michelangelli, joue le 4ème concerto pour piano de Beethoven, les Variations symphoniques de César Franc et le concerto en sol de Maurice Ravel. Si l'on a l'impression d'entendre ces oeuvres célébrissimes pour la première fois, c'est dû, sans doute, au lyrisme exquis de Moravec qui touche le clavier avec une douceur et une légèreté aériennes sans sacrifier une seule note et fait resplendir les beautés mélodieuses de cette musique. La jeune Philharmonie de chambre de Prague accompagne l'instrument soliste en déployant, notamment dans Ravel, toute une gamme de couleurs chatoyantes et raffinées.