Les pères tchèques en appellent à la Cour européenne
La République tchèque va devoir se défendre devant la Cour européenne des Droits de l'Homme à Strasbourg. La raison ? Certaines procédures judiciaires durent trop longtemps dans le pays.
De quelles procédures judiciaires est-il question ? De celles engagées par des pères divorcés pour obtenir la visite de leurs enfants et participer à leur éducation. Cinq plaintes ont été déposées à la Cour européenne des Droits de l'Homme à Strasbourg par les pères membres de l'association « Justice aux enfants ». Le plénipotentiaire de l'association, Lubos Patera, vient de déclarer que les pères, lésés dans leurs droits, demandent à la République tchèque un dédommagement de 1000 euros pour chaque mois pendant lequel leur droit à s'occuper de leurs enfants, garanti par la Charte européenne des droits fondamentaux, n'a pas été respecté. Lubos Patera est persuadé que les tribunaux tchèques discriminent les pères et prononcent des verdicts qui sont, presque toujours, en faveur des mères, sans tenir compte de la situation. Le but de l'association « Justice aux enfants » ? Attirer l'attention des organisations internationales sur la violation systématique des droits fondamentaux des parents et leurs enfants par l'administration et la justice tchèque.
Les cinq plaintes, présentées à la Cour européenne des Droits de l'Homme, concernent les cas de pères qui revendiquent, sans succès et depuis de longues années, le respect de leur droit à l'éducation de leurs enfants. Lubos Patera lutte pour avoir le droit de voir son fils, depuis 1991 ! Il est le premier père tchèque dont ce droit a été reconnu par les institutions internationales : en 2002, le Comité des Droits de l'Homme de l'ONU a dénoncé la responsabilité de l'Etat tchèque dans la longueur de la procédure judiciaire concernant son cas. Le comité a décidé de lui fournir une protection efficace. Lubos Patera est persuadé de la lenteur de la justice en Tchéquie. De ce fait les enfants sont exposés au syndrome du rejet du parent qui n'en a pas la garde. Sous la pression psychologique des proches, en général de la mère en Tchéquie, les enfants ne veulent plus voir leur père, qui est un « méchant », comme le dit la mère, et le rejettent. La Cour européenne sera-t-elle d'accord avec un tel raisonnement ?