Les pratiques de la grande distribution envers ses fournisseurs pointées du doigt

Photo: Archives de Radio Prague

Quatre cinquièmes des fournisseurs en produits alimentaires considèrent que les enseignes de la grande distribution abusent de leur position dominante. C’est ce qui ressort d’un rapport réalisé sous l’égide du ministère de l’Agriculture dans lequel sont dénoncées des comportements injurieux, des pratiques de chantage et l’imposition par les chaînes de magasins de contrats désavantageux. La grande distribution conteste les conclusions de ce document en affirmant que les négociations avec les fournisseurs seraient au contraire équitables et correctes.

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« Nous voulions vérifier si ce que nous affirment depuis longtemps les fournisseurs était vrai », explique le ministre Marian Jurečka, pour justifier la commande de cette étude. C’est l’agence Fokus qui, contre près d’un demi-million de couronnes (180 000 euros environ), s’est chargée de sa réalisation. Elle a pour cela approché 164 entreprises qui fournissent des produits alimentaires aux chaînes de distribution, avec des entretiens approfondis avec un dixième d’entre elles.

De ce travail, il ressort que près de la moitié des fournisseurs estiment n’avoir aucune possibilité d’avoir une influence sur le contrat qui leur est proposé par les grands magasins. Un tiers d’entre eux disent également avoir fait l’expérience de chantage, de propos grossiers, de comportements arrogants ou encore de pression de la part des négociateurs de la grande distribution.

La plupart des fournisseurs ne parviennent pas à introduire une clause selon laquelle leur partenaire s’engage à leur acheter une quantité minimale de leurs biens. Quand cette clause existe, les chaînes de magasin ne la respecteraient pas dans plus de la moitié des cas affirment-ils encore. Certains fournisseurs constatent également que les magasins vendent parfois leurs produits sous leur prix d’achat. De telle sorte que, selon eux, cela aurait un impact négatif sur l’image de leurs marques puisque les consommateurs associeraient des prix peu élevés à des biens de mauvaise qualité.

Le ministre Marian Jurečka indique cependant que le rapport révèle également des points positifs ; par exemple le paiement des factures ne serait pas un problème. L’étude distingue par ailleurs les bons et les mauvais élevés. Les groupes Coop, Billa et Globus seraient ainsi les marques les plus honnêtes vis-à-vis de leurs fournisseurs.

A l’inverse, des firmes comme Lidl et Kaufland auraient les pratiques les moins réglos, ce que ces entreprises nient vigoureusement. D’après Zuzana Holá, la porte-parole de la chaîne de discount Lidl, la société aurait même un tout autre retour de la part de ses fournisseurs. « Nos fournisseurs apprécient au contraire le sérieux et l’honnêteté de notre approche, qui s’inscrit directement dans les principes de l’entreprise », affirme-t-elle.