Les première élections «post-communistes» se sont déroulées il y a 20 ans

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„Elections libres“. Tel était un des principaux slogans clamés lors de la révolution de Velours de novembre 1989 qui a balayé le régime communiste en République fédérale tchécoslovaque. C’est les 8 et 9 juin 1990 que cet objectif s’est concrétisé avec la tenue des premières élections post-communistes. Six mois après l’euphorie révolutionnaire, un climat de liesse et d’enthousiasme demeurait toujours présent dans la société. Le fait que près de 96% des électeurs se soient rendus aux urnes en est une preuve des plus éloquentes. Au lendemain de ces élections, Václav Havel a déclaré pour la Télévision publique:

Václav Havel,  photo: CTK
« Je suis très surpris par le taux de participation très élevé. Cela prouve que nos citoyens ne sont pas indifférents, qu’ils portent un grand intérêt à ce comment se présente et comment se présentera la situation dans le pays ».

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La campagne pour les élections de 1990 avait un but très précis : combattre le communisme. Celles-ci sont donc devenues une sorte de plébiscite et de référendum sur le régime communiste. Pour la première fois, les Tchèques et les Slovaques, habitués pendant plus de quarante ans à une farce électorale montée de toutes pièces et contraints à glisser dans les urnes la dite liste unique du « Front national », ont pu s’exprimer librement. Ils ont donné plus de la moitié des voix au Forum civique (OF) en Tchéquie et au Public contre la violence (VPN) en Slovaquie, mouvements créés pendant les événements révolutionnaires de novembre 1989, qui ont ainsi remporté une victoire écrasante.

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A la déception et à la surprise générale, ces élections ont dans le même temps montré que le nombre de nostalgiques du régime partant était bien plus important que prévu. L’historien Oldřich Tůma :

« Le Parti communiste a obtenu près de 13% des voix, ce qui était à mon sens une très grande surprise, notamment dans les pays tchèques et au sein du Forum civique. On s’attendait à ce que les communistes ne dépassent pas, sinon avec un résultat très serré, la barre des 5% des voix nécessaires pour entrer au Parlement ».

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Depuis, les communistes n’ont d’ailleurs jamais manqué d’être représentés au Parlement, avec un score variant en moyenne entre 11 et 14% des voix.

Les élections législatives qui se sont déroulées il y a vingt ans ont été marquées en outre par un premier grand scandale lié à la collaboration d’un représentant politique avec la police d’Etat communiste. C’est le leader des chrétiens-démocrates de l’époque, Jozef Bartončík, qui a été mis en cause.

Un nouveau gouvernement fédéral, dénommé « cabinet de sacrifice national », avec à sa tête Marian Čalfa, ancien membre d’un cabinet communiste, a été nommé trois semaines environ après la tenue de ces élections. Le mandat du nouveau Parlement élu a été de deux ans seulement, au lieu des quatre ans habituels.