Les prisons tchèques sous la domination des mafias russes

Des mafias russes dominent les prisons tchèques, estime Marie Benesova, représentante du ministère public. Selon elle, un incident grave ne tardera pas à se produire.

«Le problème des prisons tchèques est une bombe à retardement», dit Marie Benesova. Pour lutter contre les mafias pénitentiaires, elle a initié la création d'une commission interministérielle chargée, depuis la semaine dernière, de coordonner cette lutte. Avocate, elle appuie ses constatations, entre autres, sur les témoignages de ses anciens clients. Selon eux, on peut se procurer tout ce que l'on veut dans les prisons tchèques: téléphones portables, drogues, boissons alcoolisées, sexe ... Cette année, on a enregistré plusieurs incidents dans des prisons tchèques: les détenus de la prison d'Oracov menaçaient son directeur de liquidation physique, en juillet, un prisonnier a agressé deux gardiens dans la prison de Horni Slavkov et cinq autres prisonniers se sont échappés ou ne sont pas rentrés après une sortie autorisée.

Kamila Meclova, directrice du Service pénitentiaire tchèque, proteste contre l'affirmation qui veut que les prisons tchèques soient sous la domination des mafias russes. A ses dires, grâce à une étroite coopération entre le Service pénitentiaire, la police et d'autres organes, la situation est sous le contrôle. Elle étaie ses arguments par la répression d'une révolte, organisée l'année dernière par les mafias dans plusieurs maisons pénitentiaires tchèques. Elle avoue, néanmoins, que le danger des mafias étrangères demeure très réel. Les statistiques disent qu'un prisonnier sur huit est d'origine étrangère et que la moitié des personnes incarcérées sont des ressortissants ukrainiens, russes et vietnamiens. Quant aux prisonniers venus de l'ancienne Union soviétique, souvent il s'agit d'anciens soldats qui ont tendance à s'organiser. La lutte sera difficile, estime Kamila Meclova. Elle insiste en même temps sur ce que le nombre d'infractions et d'incidents dans les prisons tchèques ne dépasse par celui des années précédentes.

Auteur: Astrid Hofmanová
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