Les produits traditionnels tchèques jouiront-ils d'une protection de l'UE ?

Les ministres de l'Agriculture des Vingt-cinq ont approuvé, lundi, deux règlements simplifiant l'actuel système de protection des spécialités traditionnelles et géographiques. Ce changement, accélérera-t-il le processus d'enregistrement des produits alimentaires typiques tchèques ?

Plus de 700 produits figurent actuellement sur la liste des produits d'indication géographique protégée et des spécialités traditionnelles garanties. Parmi ces 727 produits, un seul est, pour l'instant, de provenance tchèque : la bière Budvar de Ceské Budejovice. Cette inscription a été négociée par la partie tchèque déjà dans son accord d'entrée dans l'UE, par crainte d'une éventuelle continuation des litiges avec le consortium de bière américain, Anheuser Busch. 31 autres demandes déposées par la République tchèque à Bruxelles attendent encore d'être réglées. Le processus de décision a le plus avancé dans le cas de deux spécialités : la carpe de Pohorelice et les « Stramberske usi » - sorte de pain d'épice fabriqué en Moravie du nord.

Fromage d'Olomouc
Pour ce qui est d'autres produits, dont la bière tchèque, les biscuits de Lomnice, le houblon de Zatec, les petits fromages d'Olomouc et les gaufrettes de Karlovy Vary, le processus ne sera pas aussi rapide. Des problèmes sont attendus notamment pour ces deux derniers. Ainsi, Bernd Posselt, eurodéputé et président du Rassemblement sudéto-allemand met en doute l'origine tchèque des gaufrettes de Karlovy Vary: d'après lui, la firme bavaroise Wetzel de Dillingen est le seul producteur des gaufrettes originales Karlsbader Oblaten.

Une opposition s'est levée également contre le petit fromage d'Olomouc, considéré comme l'unique fromage authentique du terroir tchèque. Cette fois, c'est la députée autrichienne Agnes Schierhuber qui avance l'argument de la production du fromage du même nom, Olmützer Quargel, dans son pays. Or la commissaire européenne à l'Agriculture Mariann Fischer Böl se veut rassurante et explique que les demandes déjà soumises seront jugées selon les méthodes de production actuelles.