Les retraités tchèques se mobilisent
Pour la première fois les retraités tchèques sont descendus dans la rue pour protester contre la politique sociale du cabinet du premier ministre Petr Nečas. Selon les organisateurs de la manifestation, ils ont été 4 000 à venir exprimer leur mécontentement, place Jan Palach, au centre de Prague. La police a évalué leur nombre à 1 500. Des manifestations du même genre ont aussi eu lieu dans d’autres villes tchèques, dont Louny et Chomutov.
« Les seniors tchèques méritent de vivre leur vieillesse dans le calme et la dignité. Ils ont créé pour la société des valeurs dont elle profite toujours. Ils ont payé d’avance leurs pensions et retraites et ils ont élevé un nombre suffisant de contribuables au système d’assurance retraite actuel. »
Les revendications des seniors tchèques sont simples. Ils demandent notamment la pleine revalorisation de leurs retraites et l’adoption de la loi sur le logement social. Ils soulignent que l’augmentation de la TVA et la hausse des paiements des soins médicaux compliquent sérieusement leur situation sociale et que certains d’entre eux se retrouvent, d’ores et déjà, au seuil de la pauvreté. Jusqu’à présent l’Etat revalorisait les retraites en compensant aux seniors le taux d’inflation et un tiers de la croissance des salaires réels. Désormais les retraites ne seront revalorisées que d’un tiers de la croissance des salaires réels et d’un tiers de l’inflation. Selon le premier ministre Petr Nečas, le niveau de revalorisation actuelle est intenable dans la crise économique que nous traversons :« En ce qui concerne la revendication de revaloriser les retraites, je tiens à souligner que les retraites tchèques seront revalorisées à la différence de toute une série de pays de l’Union européenne où les retraites ne sont pas valorisées du tout ou sont même réduites. La revendication de la revalorisation complète est cependant en-dehors de la réalité économique et budgétaire de notre pays. »Et le premier ministre de souligner que même dans les pays dont les systèmes sociaux sont très développés comme l’Allemagne et la Suède le montant de la revalorisation dépend des moyens perçus par les caisses d’assurance retraite. « Honte au gouvernement » criaient, ce mercredi, les participants à la manifestation en applaudissant frénétiquement les orateurs qui dénonçaient la politique restrictive du cabinet et son incapacité à lutter efficacement contre la corruption. Le chef de la Confédération tchéco-morave des Unions syndicales Jaroslav Zavadil a encore attisé leur colère :
« Il est bien que vous veniez à ce genre de manifestations. Cela gêne beaucoup le gouvernement. La récente déclaration du premier ministre selon laquelle les actions que nous voulons organiser sont illégitimes, m’a littéralement sidéré. S’il y a quelque chose qui est illégitime, alors c’est ce gouvernement lui-même, ses activités, son arrogance et ce qu’il prépare pour nous tous. »Au premier trimestre de cette année la retraite moyenne en République tchèque a atteint 10 740 couronnes (430 euros). Au cours de ces dernières années a cependant augmenté le nombre des personnes qui touchent une retraite inférieure à la moyenne. Aujourd’hui se trouve déjà dans ce groupe la moitié des seniors tchèques.