Les routes tchèques ont été les moins meurtrières… depuis 1947

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La République tchèque souffre d’un mal qu’elle s’efforce d’endiguer depuis plusieurs années : elle fait partie des pays d’Europe dont le taux de mortalité sur la route est le plus élevé. Toutefois une légère inflexion se fait progressivement sentir depuis une dizaine d’années et 2011 est d’ores et déjà une année record en termes de faible mortalité.

695 morts sur les routes tchèques. C’est encore et toujours trop, mais c’est toutefois un net progrès par rapport à d’autres années particulièrement meurtrières. A titre d’exemple 1994 avec 1 473 morts, 2003 avec 1 319 décès sur les routes. La tendance change à partir de 2006 et l’introduction du système du permis à points où le nombre de morts passe sous la barre du millier.

Ce taux de mortalité pour l’année 2011 est le plus faible depuis 1947. Mais évidemment, à cette époque-là, le nombre de véhicules sur les routes était également bien moindre, comme le souligne Leoš Tržil, chef de la police routière et des transports :

Leoš Tržil
« Si l’on se réfère aux chiffres des voitures immatriculés en 1950, on comptait alors environ 128 000 véhicules. Aujourd’hui, c’est environ 4 millions de véhicules. »

La vitesse, telle est la raison première des accidents de la route en République tchèque : 42% des personnes décédées auraient ainsi pu rester en vie s’ils avaient respecté les limitations ou si d’autres l’avaient fait. Leoš Tržil:

« Notre nouvelle stratégie a pour but : 0 morts. Théoriquement nous devrions arriver à 0 décès en 2020 mais évidemment, c’est un peu exagéré. »

Plusieurs raisons peuvent expliquer la baisse du nombre de morts sur les routes, comme le suggère Robert Šťastný, spécialiste de la sécurité routière :

« Dans les cinq, dix prochaines années, les résultats de la mortalité routière seront influencés par un parc automobile bien meilleur : les gens ne circulent aujourd’hui plus dans des voitures qui, lors d’un accident, en ressortent complètement compressées. »

De même, participent de ces chiffres l’amélioration progressive des routes, même si de nombreux progrès sont encore à faire comme sur la D1, l’axe principal du pays reliant Prague à la principale métropole morave, parfois surnommé « les escaliers menant à Brno » en raison de son état. Et puis également, une plus grande médiatisation des problèmes de sécurité routière.

Toutefois, un bémol particulièrement glaçant est à noter quant à ces meilleurs chiffres de la mortalité routière, comme le relève encore Robert Šťastný:

« Les soins médicaux ont également une influence. En effet, nombre des statistiques de décès se sont transformées en statistiques de grands blessés. »

Moins de morts, donc, mais beaucoup plus de grands blessés de la route qui doivent ensuite vivre avec les conséquences, souvent plus qu’handicapantes, de leur accident.

En attendant, il faut espérer que le dernier jour de l’année 2011 ne fera pas grimper les statistiques au-dessus de la barre des 700 morts, si difficilement atteinte.