Les sans-abri pragois sans foyer
Pour une grande partie des SDF pragois, l'espoir c'était le centre « L'espoir », en tchèque « Nadeje », de la rue Bolzanova, non loin de la gare centrale de Prague.
Pour une grande partie des SDF pragois, l'espoir c'était le centre « L'espoir », en tchèque « Nadeje », de la rue Bolzanova, non loin de la gare centrale de Prague. En septembre dernier, le centre a été fermé. Fin de la soupe quotidienne et de la possibilité de passer la nuit pour bon nombre de SDF pragois. Un nouveau foyer devrait être construit dans les environs, à l'emplacement d'un parking situé sous la voie rapide qui traverse le centre de Prague. L'hiver approche, la météo nous annonce du froid pour la semaine prochaine et les sans-abri n'ont toujours pas de port d'attache dans le centre de la capitale. Port d'attache ? Oui, car comme l'explique la directrice du foyer « L'espoir », Petra Lakatosova, le centre n'était pas seulement un refuge pour la nuit et une sorte de « Restaurant du coeur », comparable à ceux que feu Coluche avait fondés en France, mais aussi un centre de soins médicaux et de prise en charge. Ainsi donc, avec la fermeture du foyer dans les environs de la gare centrale, un lieu privilégié des SDF pragois, un certain contrôle médical de ceux-ci a disparu. Cela pourrait se répercuter par une augmentation du nombre de cas de tuberculose et de jaunisse répertoriés à Prague. Pourquoi ? Parce qu'au foyer « L'espoir », les sans-abri bénéficiaient d'un suivi médical. En plus de cela, « L'espoir » était aussi un lien avec la vie normale, l'aide d'assistantes sociales, le début d'un chemin menant à la vie de la société majoritaire.
Pourquoi le nouveau centre n'est-il pas encore à la disposition des Pragois les plus démunis ? La directrice du foyer, Petra Lakatosova, affirme que le plus gros problème est représenté par la canalisation et les réseaux du génie civil. Des problèmes administratifs surtout... Question logement, les SDF pourront passer la nuit dans un ensemble de bâtiments cellulaires semblables à ceux utilisés sur les chantiers. La municipalité restera, toutefois, confrontée au problème des sans-abri, car les capacités des foyers qui existent ne suffisent pas. L'année dernière, avec les grands froids et un long hiver, la mairie avait édifié un village de tentes sur l'esplanade de Letna pour loger, la nuit au moins, quelques centaines de SDF. Et combien sont-ils à Prague ? Les données officielles parlent de 5 000 personnes, dont un millier seulement seraient des Pragois. Pour les accueillir, seulement deux centres, dans le 5e et le 7e arrondissement qui offrent, au total, 650 lits. La mairie estime qu'elle aurait besoin de 1 000 lits, mais avoue aussi que le nombre des SDF qui « vivotent » dans la capitale tchèque est beaucoup plus important.