Les services de sécurité en cause, après l’attentat au pistolet en plastique contre le président Klaus
Vive émotion, vendredi dernier, dans le nord de la Bohême, où le président tchèque Václav Klaus était en déplacement. Un homme de 26 ans a tiré sur le chef de l’Etat à bout portant… avec un pistolet factice. Tout cela sans que les gardes du corps ne bronchent.
Sept coups. A bout portant. Sur la vidéo ayant capté ce moment, le président Klaus se retourne, interloqué. Son escorte de sécurité a l’air tout aussi médusé. Un homme en vêtements de camouflage vient de tirer sur le chef de l’Etat avec un pistolet-jouet, utilisé dans la pratique de l'« airsoft », qui simule des combats. Le « tireur » s’en est ensuite allé tranquillement avant d’être interpelé bien plus loin, quelques minutes plus tard, par la police. Le président Klaus continue de serrer des mains et réagit à vif à l’incident face aux caméras en déclarant que les gens sont « fous », tout cela avant de tancer vertement ses gardes du corps.
Car c’est là en effet que le bât blesse : les gardes du corps du président semblent avoir été totalement dépassés par la situation. Marian Brzybohatý, expert en matière de sécurité :« En premier lieu, cet homme n’aurait jamais dû parvenir jusqu’au président. Les gardes du corps ont un entraînement spécial, ils ont des positions et des tâches précises qui leur sont attribuées. Ils doivent faire de la prévention et évaluer les risques que présentent les personnes dans la foule. En tout cas, l’homme qui a fait cela a pris beaucoup de risques car il aurait pu être abattu. De son point de vue, son acte était de la folie pure. »
Une procédure interne a été immédiatement ouverte après l’incident, comme l’a confirmé le porte-parole du président de la police, Štěpánka Zatloukalová :
« Le président de la police a demandé l’ouverture d’une enquête sur les méthodes, le comportement des services de sécurité et les mesures de sécurité qui étaient en place à Chrastava. »L’homme interpellé par la police, quelques minutes après avoir tiré, a expliqué son geste avant d’être emmené par les forces de l’ordre, déclarant que les hommes politiques « étaient aveugles et sourds aux problèmes du peuple ». Inculpé pour perturbation de l’ordre public, il risque jusqu’à deux ans de prison.
Dans l’édition de ce lundi du quotidien Mladá fronta Dnes, le président Václav Klaus a commenté l’incident, estimant que celui-ci était clairement politique et qu’il témoignait du « très mauvais état de la société ».
Le chef du service de protection du président, Jiří Sklenka, a pour sa part donné sa démission, tandis que l’enquête est en cours pour déterminer les responsabilités dans ce que le président des forces de police considère, lui, comme une « faute professionnelle ».La vidéo de l’incident de Chrastava a déjà fait le tour du monde, tous les médias étrangers y allant de leur petite phrase pour tacler les gardes du corps peu réactifs.