Les syndicats demandent l’augmentation du revenu minimum

Josef Středula et Michaela Marksová Tominová, photo: Filip Jandourek

Le revenu minimum, connu en République tchèque sous le sobriquet de minimum vital, doit augmenter. C’est la position des syndicats du pays, dont le leader de la principale centrale tchèque, Josef Středula, a appelé ce lundi la ministre du Travail et des Affaires sociales, Michaela Marksová, à revenir sur la décision gouvernementale de renoncer à cette hausse. La discussion a porté également sur l'intérim et les conditions de travail pratiquées par certaines agences. La ministre a qualifié leurs employés « d’esclaves des temps modernes ».

Josef Středula et Michaela Marksová Tominová,  photo: Filip Jandourek
Chef de la Confédération tchéco-morave des syndicats (ČMKOS), Josef Středula a insisté sur le niveau très bas du minimum vital, qui culmine à 3410 couronnes (124 euros). Il existe également un minimum d'existence, sous certaines conditions, mais encore plus faible puisqu’il ne dépasse pas les 2200 couronnes (80 euros). Ces prestations sociales, censées couvrir les besoins vitaux des individus qui ne disposent pas de revenus, sont bien loin du seuil de pauvreté, qui est de 9600 couronnes en République tchèque, soit environ 350 euros, et le gouvernement tchèque envisageait dans un premier temps de les réévaluer de 5,8% avant de se rétracter.

Michaela Marksová a expliqué que la discussion n’était pas pour autant fermée. La sociale-démocrate a également argué du fait que son gouvernement avait décidé de cibler différents groupes sociaux, plus restreints, notamment les personnes âgées ou les jeunes familles en situation de pauvreté.

Le leader syndical et la ministre ont également évoqué la question de certaines agences d’intérim très critiquées pour leurs pratiques consistant à embaucher le plus souvent des étrangers dans des conditions très difficiles et parfois en violation du droit du travail. Selon Michaela Marksová, un amendement législatif devrait être discuté dès 2015 pour lutter contre ce qu’elle a elle-même qualifié « d’esclavage moderne ». Outre des règles d’exercice plus strictes pour ces agences, elle recommande d’instaurer des quotas pour limiter le nombre de personnes employées sous ces régimes dans les entreprises.