Les Tchèques maintiennent leurs vacances en Turquie
Près de 7 000 touristes tchèques se trouvaient en Turquie au moment de la tentative de coup d’Etat dans la nuit de vendredi à samedi. Même si le ministère tchèque des Affaires étrangères a recommandé de ne pas se rendre dans les grandes villes et dans la région nord-est du pays, la grande majorité des Tchèques ne semblent pas inquiets et n’annulent pas leurs vacances.
« En fin de compte, cela ne nous a pas causé de problèmes, cela a plutôt effrayé nos proches, les personnes autour de nous. Turquish Airlines a fait le maximum pour nous. Ils nous ont choisi un vol de correspondance parmi les plus avantageux, pour que nous n’ayons pas à attendre trop longtemps. »
Un autre touriste tchèque, Alan Svejk, présent à Istanbul le soir du coup d’Etat militaire, a livré son témoignage :
« On a pu entendre des hélicoptères et des avions de chasse qui survolaient la ville. On a entendu des tirs aussi. Mais à vrai dire cela ne nous a pas vraiment affectés. Il fallait rester dans le bâtiment et ne pas se rendre sur la place Taksim. Cela ne paraissait être qu’une démonstration de force. »La décision des Tchèques de ne pas annuler leurs séjours en Turquie cet été peut notamment être liée au fait que les stations balnéaires jouissent d’un calme relatif, comme l’explique František Vorel, le porte-parole de l’agence de voyage CK Blue Style :
« En ce qui concerne les hôtels, ils bénéficient tous d’agents de sécurité. Dans certains cas, on y trouve aussi des portes avec un détecteur de métaux. Aucun individu ne faisant pas partie de l’hôtel ne peut donc y entrer. »
Néanmoins, dans les heures qui ont suivi le putsch, le ministère tchèque des Affaires étrangères a émis des recommandations et appelé les touristes à ne pas se rendre dans certaines régions du pays. Nous écoutons le ministre Lubomír Zaorálek :
« Nous déconseillons aux Tchèques d’aller dans la région nord-est de la Turquie, à Ankara et à Istanbul. On estime que ce n’est pas opportun de se rendre dans ces régions, à moins qu’il soit absolument nécessaire pour vous d’y aller. Concernant le reste du pays, nous ne disposons pas d’informations selon lesquelles il devrait s’y passer quelque chose. Mais on ne peut pas l’exclure. La Turquie se trouve aujourd’hui dans une situation difficile. »Même si la grande majorité des touristes déjà présents en Turquie n’ont pas souhaité revenir en République tchèque, le ministre des Affaires étrangères a tenu à assurer qu’en cas d’urgence et si la situation l’imposait, l’armée tchèque pourrait expédier un avion spécial dans les deux heures. Quant aux Tchèques ayant déjà réservé leurs séjours mais qui craignent de partir, les agences de voyage leur proposent d’autres dates ou une autre destination.
Deux hotlines ont notamment été mises en place par le ministère des Affaires étrangères, mais le nombre d’appels continue de baisser, comme le confirme Michaela Lagronová, porte-parole du ministère :
« A l’heure actuelle, les personnes qui nous appellent sont plutôt préoccupés par des questions d’ordre logistique liées aux moyens de transport. Ils veulent savoir, par exemple, quelles sont les routes qui sont barrées, quels vols sont repoussés ou annulés. »
Après le drame survenu jeudi dernier à Nice, on peut se demander dans quelle mesure ces divers évènements affecteront la décision de la clientèle tchèque de se rendre tant en France qu’en Turquie. S’il semble que la Turquie, qui compte parmi les principales destinations estivales des Tchèques, ne sera donc pas trop affectée, notamment en raison des mesures de sécurité renforcées dans les stations balnéaires, la France, elle, sera davantage touchée. Actuellement, entre 6 000 et 8 000 touristes tchèques se trouvent sur la Côte d’Azur, mais les hôtels enregistrent déjà d’importantes annulations de réservations. Sachant qu’en 2015 la France était la huitième destination préférée des Tchèques, avec près de 140 000 visiteurs, selon l’Association tchèque des agences de voyage (ACK ČR) leur nombre devrait chuter cette année de près de de 30 %.