Les Tchèques, paieront-ils les soins médicaux?
L'Ordre tchèque des médecins a publié la liste des actes et des consultations dit hors standard pour lesquelles le patient devrait payer, à partir du 1er janvier 2002. La publication du catalogue a ravivé le débat sur le système déjà peu transparent et assez compliqué de la santé publique tchèque. Jarka Gissubelova.
La liste contient 138 actes médicaux non remboursés par la caisse d'assurance maladie, répartie en 15 catégories, suivant la spécialisation - médecine interne, génétique, chirurgie, dermatologie, gynécologie, ophtalmologie, biochimie, kinésithérapie, etc. Le prix des actes et des consultations devrait différer d'un médecin à l'autre, suivant l'équipement technique du cabinet, la localité, etc. L'Ordre des médecins est convaincu de l'utilité de ce catalogue qui met de l'ordre dans le paiement des actes et des services, dont quelques-uns sont déjà payés. Selon le président de l'Ordre des médecins, David Rath, le catalogue va au-devant des citoyens, en leur donnant la possibilité de s'acheter les soins meilleurs que ceux qui leur sont garantis par l'assurance obligatoire. Selon Rath, dans un sondage effectué par l'agence Sofres-Factum, 40% des citoyens ont manifesté l'intérêt pour les soins payants hors standard.
Or, pour l'instant, le catalogue n'est pas en usage. Il est devenu objet de litige entre l'Ordre des médecins et l'Office anti-monopoliste. Ce dernier qualifie d'inadmissible que l'Ordre dicte les prix des actes médicaux. L'initiative de Ordre des médecins se heurte encore à un problème crucial. La loi actuelle sur l'assurance-maladie générale interdit de payer le médecin pour les services hors standard. L'Association des médecins généralistes insiste auprès des députés pour que la clause sur l'interdiction de payer les soins hors standard soit supprimée. Elle propose qu'elle soit remplacée par une autre selon laquelle le médecin pourrait accepter du patient de l'argent pour les soins hors standard, non remboursés par la caisse, tant que ces soins seraient demandés par lui. Dans le même temps, le médecin aurait l'obligation de prévenir le patient de la variante des soins gratuits. Si la clause n'est pas supprimée, l'Association des médecins généralistes est prête à porter l'affaire devant la Cour constitutionnelle.