Les Tchèques proches d'un conflit de générations ?
La population européenne vieillit et la République tchèque, avec son taux de fécondité constamment faible depuis la Révolution de velours, ne fait pas exception. C'est un fait connu. Dans son rapport publié lundi, le ministère du Travail et des Affaires sociales vient d'apporter plus de détails sur la situation actuelle et sur les perspectives démographiques.
Les statistiques publiées par le ministère touchent quasi tous les domaines de la vie des seniors. Nous avons appris par exemple que les retraités touchent, en moyenne, de 8000 à 9000 couronnes (environ 300 euros) par mois, que le retraité le plus riche du pays, qui est évidemment resté dans l'anonymat, reçoit cinq fois plus d'argent. Les femmes touchent une pension de retraite inférieure à celle des hommes, ce qui prouve, selon les spécialistes, leur inégalité sur le marché du travail. Le système actuel des retraites pourrait se maintenir, sans creuser de déficit, pendant vingt années encore. Mais la situation des personnes âgées, économique, mais aussi sociale et psychologique, sera de plus en plus d'actualité. Alors qu'aujourd'hui, la République tchèque compte 14% des plus de 65 ans, en 2050, ils représenteront un tiers de la population. Vu sous un autre angle : les centenaires tchèques sont actuellement plus de 350 (dont une large majorité des femmes), comparé à quelques dizaines il y a quelques années.
Un conflit de générations en Tchéquie n'est donc pas une utopie, mais une menace réelle et les autorités ont enfin décidé de réagir. Le but est de mettre en évidence les valeurs de la famille. Facile à dire, moins évident à faire, surtout quand l'initiative ne provient pas de la famille elle-même, mais de l'Etat. Espérons donc que les futurs programmes scolaires, visant à sensibiliser les enfants à l'univers de leurs grand-parents, seront efficaces. Une autre mesure pour améliorer les conditions de vie des seniors consiste à leur donner une allocation, qui leur permettrait de se payer l'assistance sociale de leur choix, au lieu d'aller en maison de retraite. Une démarche saluée par les associations humanitaires actives dans le secteur.