Les Tchèques sont des "chateurs" acharnés
Il y a dix ans, le premier ordinateur tchèque fut raccordé, officiellement, à l'Internet. Aujourd'hui, le pays compte plusieurs millions d'internautes. Ils utilisent le web comme une source d'informations, et aussi comme un moyen de communication : à n'importe quel moment de la journée, des milliers de personnes sont en train de chater... d'amour. Il y en a qui s'amusent, d'autres qui cherchent sérieusement l'homme ou la femme de leur vie, et puis ceux qui ont besoin de partager leurs problèmes sentimentaux avec quelqu'un d'autre... Magdalena Segertova s'intéresse à ce phénomène.
A l'échelle de popularité, les salons, consacrés aux rencontres, à l'amour et au sexe se trouvent presque au top, juste après le chat qui regroupe les habitants d'une même ville. Ce qui attire les solistes, c'est la possibilité de rencontrer vite et facilement un ou une petit(e) ami(e) potentiel(le). Il y a quelques années encore, les chateurs en quête d'amour se recrutaient parmi les étudiants de 15 à 25 ans. A présent, les visiteurs web d'une quarantaine, voire la cinquantaine d'années, cherchant leur bonheur, sont aussi nombreux.
Evidemment, quand on rencontre, pour de vrai, sa Coccinelle ou son Luckyboy, on s'aperçoit que la réalité ne correspond pas toujours au rêve. "Je chatais avec un garçon que je trouvais très sympa. Mais quand on s'est fixé un rendez-vous, il est venu en retard, il était ivre et, en plus, beaucoup plus petit que je ne l'imaginais", raconte Barbora. Pour éviter le désenchantement, certains "couples" préfèrent ne pas sortir du monde virtuel et se contentent de rêver des voyages communs dans des pays exotiques et des dîners à la chandelle...
Pour certains, le chat n'est qu'un simple jeu d'identité. Par exemple Terminatorek, un personnage très populaire du chat tchèque, est un monsieur âgé et marié qui, sur le Net, passe pour une jeune femme ravissante. Il s'amuse à draguer les hommes et à les inviter, par la suite, dans un café pragois.
Les médecins tchèques mettent en garde : il faut faire attention à ce que le chat n'établisse pas une barrière contre l'individu et son entourage. Or, certains chateurs affirment le contraire : "J'ai connu un garçon qui était frustré par le fait d'être homosexuel, jusqu'au moment, où il a découvert notre salon sur le web. Il a compris qu'il n'était pas le seul homosexuel dans le pays, il s'est calmé et s'est ouvert aux gens", dit Tomas, 33 ans, membre d'un club de chateurs homosexuels, qui organise, à par des discussions sur le Net, des rencontres régulières, des sorties au cinéma et des fêtes...