Les Tchèques voudraient-ils de l'Union européenne ?

La Tchéquie est à moins de deux ans de l'admission supposée à l'Union européenne, alors que, indifférence, apathie et indécision semblent dominer, d'après les sondages. Les principaux aspects du problème avec Omar Mounir.

Selon une étude publiée par Mlada fronta Dnes, livraison de ce mardi, les Tchèques, quand ils ne se désintéressent pas complètement de l'Union européenne, ils ne savent pas à quoi s'en tenir à son sujet. En comparaison avec les Polonais et les Turques, leurs connaissances sur l'Union resteraient très lacunaires. Le plus curieux est que la majorité des personnes interrogées ont du mal à croire que Bruxelles leur ouvrirait les portes dès 2004.

Bien que le ministère des A.E. ait investi, l'an dernier, un crédit de 4 millions de couronnes dans l'information sur l'Union, un sondage Stem et Factum vient de révéler qu'entre septembre de l'an dernier et avril de cette année, l'opinion des gens sur l'Europe n'a pas évolué. En attendant, des opérations publicitaires, notamment par les affiches, s'étendent à l'ensemble du territoire. C'est l'exemple de l'affiche présentant cette famille tchèque, avec cette question : Savez-vous comment l'admission à l'Union européenne nous changera ? Il n'empêche que la campagne ne semble pas avoir remporté un grand succès. Observation d'un responsable d'une agence de public relations : "J'ai vu les affiches mais elle ne m'ont pas convaincu du bon choix. L'Union européenne est pour beaucoup de personnes, difficile à conceptualiser. Et tant qu'on ne leur offre pas quelque chose de concret, qui concerne leur vie, on ne les décidera pas à choisir et à se rendre aux urnes."

Ludek Zahradnicek, du ministère des Affaires étrangères, lui, se veut optimiste. Il rappelle que son ministère a ouvert des lignes téléphoniques d'information, et qu'avec les affiches, le nombre d'appels concernant l'Union a connu une progression géométrique. Six opératrices répondent à un millier d'appels par jour. La plupart du temps les gens veulent connaître les retombées de l'admission sur leur niveau de vie, le cours actuel de l'euro, les pays membres de l'Union et même des questions plus précises comme les impôts. D'après Zahradnicek, en publicité comme en toute chose, son ministère n'en aura que pour son argent. Aussi regrette-t-il que la publicité par la télévision soit à des prix inabordables. Mais il ne suffit pas d'informer, rétorque le sociologue Jan Herzmann. Tant que des informations aussi contradictoires circuleraient sur l'Union européenne, les gens ne sauront pas à quel saint se vouer.

Auteur: Omar Mounir
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