L'Etat a vendu le fleuron de l'aéronautique tchèque
Le gouvernement vient de décider de vendre les parts de l'Etat dans l'entreprise publique Aero Vodochody, qui fabrique les avions L-159 destinés à l'entraînement mais aussi au combat, au holding financier Penta. Il s'agit d'une décision prise par l'éphémère cabinet du Premier ministre Mirek Topolanek. Pourquoi avoir choisi Penta et quels sont les plans du nouveau propriétaire ?
On peut parler de fleuron de l'aéronautique tchèque, mais Aero Vodochody n'est pas en très bonne santé. L'entreprise affiche un déficit capitalisé de plus de 200 millions d'euros. La volonté de l'Etat de privatiser cette société à problèmes existait depuis assez longtemps. Pourtant, le processus avait été interrompu au mois de mars dernier, car la majorité des acquéreurs potentiels comptait plus sur la construction d'un aéroport international à proximité de Prague que sur le développement de la production des appareils L-159 pour le principal client, l'Armée tchèque. Pourquoi avoir rapidement choisi la société Oakfield qui fait partie du holding Penta ? Réponse du Premier ministre, Mirek Topolanek :
« Dans ce cas, il n'existait pas de bonne solution. Nous avons choisi la solution qui limite la possibilité de faillite préconisée par le gouvernement précédent. Le gouvernement actuel ne dispose pas d'un mandat lui conférant le pouvoir de prendre des décisions importantes. Nous sommes conscients de tous les risques, mais nous les considérons avec le prix de vente comme acceptables pour l'Etat, après tout ce qui s'est passé à Aero Vodochody. »
A quel prix a donc été vendue l'usine d'aéronautique de la banlieue de Prague ? 107 millions d'euros. Quels sont les plans du nouveau propriétaire, la société Oakfield ? Si la production des avions L-159 s'avère rentable, donc si la direction d'Aero Vodochody trouve des clients, elle continuera. Pourtant, Marek Dospiva, copropriétaire du holding Penta, reste quelque peu sceptique. D'un autre côté, la coopération avec l'Armée tchèque devrait se poursuivre tout comme le programme de fabrication de certains composants pour les hélicoptères Sikorsky. Oakfield compte aussi investir des milliards dans l'aéroport de l'usine : nouvelle piste pour les longs courriers, nouveau terminal, pistes de service, équipement technique et de navigation. Elle n'abandonne donc pas l'idée de construire un nouvel aéroport international pour les besoins de Prague, dans sa proche banlieue.