Lettres, lettres, lettres
Bienvenue à l'écoute du premier courrier d'octobre qui nous apportera le passage à l'heure d'hiver. Mais ce ne sera que le dernier week-end de ce mois. De belles journées ensoleillées qui ont régné ces derniers jours sur la Tchéquie, on dirait l'été prolongé, ne font vraiment pas encore penser à l'hiver.
La question que vous posez touche justement le gouvernement Spidla que vous venez d'évoquer: "Quelle est, sur le plan économique, la dette publique de l'Etat pour 2002. Celle-ci est-elle alourdie depuis que le pays est devenu membre de l'OTAN?" La dette publique évolue en dents de scie depuis déjà 1997, soit 2 ans avant l'adhésion de la République tchèque à l'OTAN, le 12 mars 1999. En 2001, la dette publique a augmenté de plus de 100 milliards, passant de 295 milliards de couronnes en 2000 à 406 milliards. Le projet de réforme des finances publiques que le gouvernement Spidla est en train d'imposer à la Chambre des députés vise justement de renverser cette évolution défavorable. Stopper la dette est une nécessité, avec l'entrée du pays dans l'Union européenne, en mai prochain. Selon les critères de Maastricht, l'adoption de l'euro exige que la dette publique ne dépasse pas 60% du PIB. Pour l'instant, la dette augmente mais elle ne dépasse pas les limites de 20% du PIB. Or, tant que la réforme ne serait pas opérée, l'endettement irait s'empirant et la limite de Maastricht serait dépassé en 2010, considéré comme l'échéance de l'adoption de l'euro.
Dans ce courrier, je voudrais revenir encore sur une lettre antérieure de M. Michel Minouflet, demandant si une émission spéciale concernant le château et le parc de Lednice-Valtice en Moravie du sud a déjà été réalisée. C'est moi-même, cher auditeur, qui ai diffusé cette émission, le 17 août dernier. Je regrette que l'audibilité ait été mauvaise et j'espère qu'il vous sera possible de trouver cette émission sur notre site Internet. La canicule à la laquelle vous revenez et qui comme vous l'écrivez, a entraîné en France la mort de 15.000 personnes, surtout des personnes âgées, n'a pas été aussi fatale, dans notre pays. La chaleur n'a pas fait de victimes, mais conduit aux hôpitaux des personnes ayant des complications respiratoires, des problèmes cardiaques, une tension élevée et d'autres complications. N'empêche que la canicule a battu tous les records. Avec 36,8 degrés de température, le 13 août, Prague a dépassé de 2 degrés le record qui date de 1861. La chaleur a provoqué une sécheresse dont les conséquences se montrent catastrophiques pour l'agriculture tchèque ce qui se répercute sur une augmentation des prix de denrées alimentaires, à partir du 1er octobre, justement.
"Je vous adresse deux rapports d'écoute qui vous montreront que la réception est toujours bonne, sur la fréquence de 5 930 kHz," nous écrit M. Bruno Guerre. "J'ai suivi avec intérêt l'émission La République tchèque au quotidien sur le sujet de la recherche d'emploi et de la mobilité, ce sujet ayant été évoqué notamment en lien avec la future intégration européenne. Comme cela a été dit et comme cela a été le cas en Europe occidentale, tout un chacun ne s'est pas mis soudainement à vouloir travailler et habiter de l'autre côté de la frontière. Les racines c'est quelque chose. Ainsi à Dijon, mon dentiste n'est pas danois, mon boucher n'est pas grec, ma boulangère n'est pas irlandaise et je ne pense pas que mon marchand de fruits et légumes soit prochainement tchèque L'une de mes radios préférées est tchèque, mais ça, c'est une autre histoire."
Je suis d'accord avec vous, M. Guerre, il est sûr les Tchèques ne vont pas quitter massivement leur pays, après mai 2004. D'autre part, il est bon de savoir, par ex., que les Tchèques, et ce sera le cas surtout des jeunes, auront un accès aux marchés de l'emploi européens, chose impensable pour la génération des cinquantenaires actuels. La semaine écoulée, à Paris, les ministres du Travail et des Affaires sociales de la Tchéquie et de la France se sont entretenus justement sur une coopération dans l'ouverture d'un espace pour les jeunes Tchèques sur le marché de l'emploi français. Cette chance devrait, aussi, les motiver à apprendre le français, alors que c'est l'anglais qui est la langue étrangère la plus étudiée dans notre pays.
Mais je reviens à votre lettre: "L'évocation du nom de votre pays m'amène à vous poser la question suivante, le nom officiel de votre pays est République tchèque mais, depuis plusieurs années, sur vos ondes, j'entends parler de la Tchéquie. Est-ce que cette appellation de la Tchéquie rejoint une appellation qui existe dans la langue tchèque et qui est utilisée officiellement ou officieusement, par les autorités de votre pays ou par sa population? "
Il y a de cela déjà 10 ans que notre pays existe sur la scène internationale en tant qu'Etat indépendant, or, il arrive toujours qu'il soit présenté par son appellation bipartite, République tchèque, bien qu'un équivalent d'un seul mot, Cesko - la Tchéquie, ait été officiellement codifié en 1993 déjà et qu'il soit aussi une appellation traditionnelle. La Tchéquie est la dénomination officielle, adoptée par toutes les langues étrangères. On la trouve dans le vocabulaire académique de la langue tchèque. La raison principale pour laquelle son utilisation n'est pas généralement répandue était son ignorance par la représentation politique elle-même. Ainsi, le président Vaclav Havel n'était pas partisan de l'appellation "Tchéquie", refusant même de l'utiliser. Pour certains, surtout pour la génération âgée, l'appellation la Tchéquie revêt une connotation négative, en raison de son emploi, sous forme allemande Tchechei, aux temps du protectorat. Pourtant elle est tout à fait juste et correcte. La Tchéquie n'est pas une invention récente, elle est mentionnée dans les documents écrits depuis 1777. Elle est correcte également du point de vue géographique, car elle désigne le pays tout entier, aussi bien la Bohême - Cechy, que la Moravie - Morava.
Voilà, et pour terminer, un peu de musique suggérée par M. Guerre. En effet, il nous écrit que la République tchèque a été récemment à l'honneur à Dijon à l'occasion des fêtes de la Vigne qui se sont déroulées la dernière semaine d'août: "L'une des deux médailles de bronze a été gagnée par l'ensemble folklorique Ondras de Brno Une médaille vraiment méritée car j'ai eu l'occasion d'applaudir, lors d'une soirée, la musique enthousiasmante et les danses pleines de grâce de ce groupe tchèque,"écrit-il.