Lettres, lettres, lettres

Bienvenue au rendez-vous avec vos lettres. En introduction, je citerai la lettre de M. Pierre Lowys de France qui écrit sa première partie, en tchèque et explique: "J'essaie d'écrire en tchèque: la Tchéquie est très proche de mon coeur. J'apprécie beaucoup vos émissions. Je les écoute, tous les matins, en français, et elles me permettent d'être au courant de ce qui se passe dans le pays de ma chère épouse récemment disparue. Mon seul problème est que ma réception n'est pas bonne. Elle est parfois inaudible. J'ai un très bon petit poste ondes courtes mais j'habite une résidence et cela en est peut-être la cause. Merci de vos émissions tout remarquables. Merci du souvenir des victimes du communisme. J'ai 70 ans. Je vais régulièrement chez vous depuis 1964. J'ai connu la réalité de la honteuse dictature qui y régnait." Fin de citation.

Lundi, le 17 novembre, en effet, nous fêterons le 14e anniversaire de la Révolution de velours qui a mis fin à 40 ans du communisme dans notre pays. Un concert intitulé « On ne communique pas avec les communistes » sera donné à cette occasion à Prague-Karlin. S'y présenteront les groupes Lucie et Krystof ainsi que les chanteurs interdits sous le communisme, Jaroslav Hutka, Vlasta Tresnak et d'autres. Les recettes du concert seront affectées au compte Karlin, quartier le plus sinistré par les inondations d'août 2002. C'est le groupe Lucie justement qui nous accompagnera tout au long de ce courrier:

M. Marcel Lecerf de France nous envoie ses rapports d'écoute détaillés accompagnés de coupures de journaux avec quelques images amusantes et histoires anecdotiques tout à fait les bienvenues. Nous sommes heureux d'apprendre que vous organiserez, en 2004, avec votre Radio Club, la nuit de la radio, et bien sûr que vous pouvez compter sur notre contribution. Pour ce qui est du programme écouté, vous écrivez avoir aimé surtout le toujours très instructif courrier des auditeurs, le magazine culturel, le 73 de Radio Prague, la Tchéquie au quotidien, Un peu de musique quand même et toute rubrique infos, épine dorsale de toutes les radios internationales. Merci et c'est encore le groupe Lucie qui joue maintenant à votre intention.

L'église Saint-Jean-Népomucène
Comme promis l'avant-dernière fois par ma collègue Magda, place maintenant à la question de M. Michel Minouflet nous demandant de parler de l'église Saint-Jean-Népomucène. Avec plaisir, cher ami, d'autant que j'ai pu la visiter plusieurs fois et je peux dire, sans exagération, qu'elle n'a pas d'équivalent, en Tchéquie. Depuis 1994, l'église de pèlerinage Saint-Jean-Népomucène est inscrite sur la Liste du patrimoine culturel mondial de l'UNESCO. Elle s'élève à Zelena Hora - Montagne verte, non loin de la ville de Zdar, région du plateau tchéco-morave. Edifiée au début du 18e siècle, elle est l'oeuvre culminante de Jan Blazej Santini Aichl, issu d'une famille artistique italienne fixée depuis le 17e siècle à Prague. La construction a été décidée par l'abbé du couvent cistercien de Zdar. Elle a commencé après qu'on ait ouvert la tombe du vicaire Jean Népomucène, à l'église Saint-Guy, au château de Prague, et qu'on y ait trouvé sa langue toute entière. Jean Népomucène était confesseur de la reine Sophie, épouse du roi Venceslas IV, et il refusait de trahir son secret de confession. Après l'avoir mis à la torture, le roi l'a fait noyer dans la Vltava.

Selon la légende, une couronne à cinq étoiles est apparue, à ce moment, au-dessus du corps du martyre noyé. Cela a inspiré Santini à élaborer tous les plans de cette construction dans un esprit symbolique d'étoile à cinq branches. Cinq marches mènent dans l'enceinte, puis cinq portails et, dedans on trouve cinq autels. Le sommet de la voûte en forme de coupole est orné d'une langue monumentale, symbole de saint Jean-Népomucène, entourée d'un cercle de flammes symbolisant l'arme victorieuse, l'épée du martyre. L'église Saint-Jean-Népomucène a été consacrée en 1722 et elle est devenue le premier grand sanctuaire dédié à ce saint, dans notre pays. Il s'agit de l'oeuvre la plus originale de Santini, d'une forme exceptionnelle et définitive, libérée de tout élément conventionnel de l'architecture de l'époque, utilisant les instruments non seulement du baroque, mais aussi gothique pour les combiner en un style extraordinaire, le gothique baroque tchèque.

Notre émission touche à sa fin. Je vous remercie de votre fidélité, portez-vous bien et à très bientôt sur Radio Prague.