L'euthanasie ne sera plus un homicide en RT
Parmi les changements établis par le nouveau code pénal qui devrait entrer en vigueur à partir de 2007, l'euthanasie change de statut pénal. En posant la question de la mort assistée, la République tchèque se joint à un débat éthique européen sur lequel d'autres pays ont déjà légiféré.
Dépénalisée aux Pays-Bas qui avaient été en 2001, précurseurs en la matière, dépénalisée également en Belgique et en Suisse, mais sous des conditions bien spécifiques dans ces trois pays, puisqu'il ne s'agit en aucun cas d'euthanasie dite « active », le débat sur le droit de mourir agite les sociétés européeennes depuis quelques années. Des cas comme celui de Vincent Humbert en France, l'année dernière, suscitent les questionnements éthiques, obligeant le législateur à poser le problème de la fin de la vie, des soins palliatifs, de l'acharnement thérapeutique... A l'heure actuelle passible de 10 à 15 ans de prison, l'euthanasie entrera dans une nouvelle catégorie de délit : 6 ans derrière les barreaux au maximum, c'est la peine la plus élevée que pourrait encourir désormais une personne qui aurait accepté de mettre fin à la vie d'un mourrant qui lui en aurait fait la demande.
Lors du vote du nouveau code pénal à l'Assemblée ce mercredi, les députés chrétiens-démocrates ont refusé de soutenir cette nouvelle législation. Miroslav Kalousek, président du parti chrétien-démocrate :
« Bien entendu, c'est au juge d'examiner les motifs lors d'un homicide. Et si les motifs ne sont ni intéressés, ni perfides, le juge peut tout à fait rendre un verdict en-dessous de la limite inférieure applicable. Cette possibilité existe déjà aujourd'hui. Mais le fait que la nouvelle législation établisse l'impunité de l'euthanasie, pour nous, c'est ouvrir la boîte de Pandore. La société prend un risque dont elle ne perçoit pas les conséquences. »
Frantisek Pelc, vice-président des unionistes qui ont soutenu les députés de la social-démocratie, a réagi aux craintes des chrétiens-démocrates que cette modification ouvre la voie à une légalisation de l'euthanasie :
« Il ne s'agit pas de cela. Seulement on différencie désormais le plafond des peines encourues, entre un homicide classique et un cas éventuel d'euthanasie. L'euthanasie reste un délit, mais j'ose affirmer qu'une personne normale peut tout à fait comprendre que dans des cas exceptionnels cela peut être considéré autrement que comme un assassinat brutal. »