L’éventuel retour de Jiri Cunek divise la coalition gouvernementale
La coalition gouvernementale vit une nouvelle fois des heures mouvementées. Un mois après avoir annoncé sa démission de ses fonctions de vice-Premier ministre et de ministre de l’Aménagement du territoire alors qu’il était soupçonné d’avoir abusé du régime des allocation sociales, Jiri Cunek envisage d’effectuer son retour au sein du cabinet, soutenu par son parti, les chrétiens-démocrates. Un éventuel retour aux affaires qui fait cependant grincer des dents au sein des deux autres formations partenaires de la coalition.
D’abord critiqué pour le déménagement forcé de familles roms de la ville de Vsetin, en Moravie, dont il était encore le maire à l’automne 2006, puis pour ses déclarations considérées comme xénophobes sur la couleur de peau de ces mêmes Roms, il a ensuite été accusé de corruption au printemps puis, donc, plus récemment, d’avoir perçu à la fin des années 1990 des allocations sociales alors qu’il possédait plusieurs millions de couronnes sur divers comptes en banque. Une dernière affaire qui avait été la goutte d’eau faisant déborder le vase et avait contraint Jiri Cunek à démissionner.
Depuis, Jiri Cunek n’a toujours pas été en mesure d’expliquer clairement l’origine de ses diverses « économies », comme il présente la nature des sommes déposées en banque. Mais les procureurs ont néanmoins interrompu l’enquête sur le pot-de-vin de 500 000 couronnes que Jiri Cunek aurait reçu lorsqu’il était maire de Vsetin. Un élément suffisant aux yeux du comité national du Parti chrétien-démocrate qui a soutenu, mardi, à une large majorité la volonté de leur leader de retrouver sa place au sein du gouvernement.
L’éventualité d’un tel retour est toutefois mal perçue par le Parti des Verts et certains membres du Parti civique démocrate (ODS), les deux autres formations de la coalition tripartite, comme l’explique le ministre de l’Intérieur, Ivan Langer :
« Effectivement, ce retour est un problème. Je pense que tout le monde a le sentiment que le problème de M. Cunek ne relève pas seulement de ses démêlés avec la justice mais que c’est quelque chose de beaucoup plus large. Chacun d’entre nous devrait prendre conscience de ses responsabilités et se rendre compte qu’il n’en va pas uniquement de sa personne mais aussi de l’ensemble du gouvernement. »
De son côté, bien qu’il ait toujours affirmé depuis le début que Jiri Cunek pourrait retrouver son fauteuil ministériel une fois ses affaires réglées, le Premier ministre et leader de l’ODS, Mirek Topolanek, a lui aussi émis des réserves mercredi :« Je considère cette décision comme précipitée. Pour l’instant, j’attends que quelqu’un me fasse part officiellement de cette volonté. Personnellement, je n’exclus pas et je n’ai jamais exclu la possibilité d’un retour de Jiri Cunek au sein du gouvernement, même si j’estime qu’il serait plus sage d’attendre un peu. Je préférerais que les chrétiens-démocrates me recommandent un autre candidat pour la conduite du ministère. Mais encore une fois, personne n’est encore venu pour me parler de quoi que ce soit. »
En attendant, le cabinet a résisté, mercredi, à une motion de censure déposée par la social-démocratie et soutenue par les communistes, les deux partis d’opposition à la Chambre des députés. Mais en cas de retour effectif de Jiri Cunek au sein du gouvernement, rien ne dit que la coalition ne volerait pas alors en éclats.