La position du ministre de la Santé devient de plus en plus affaiblie

Tomáš Julínek, photo: CTK

Le ministre de la Santé, Tomáš Julínek, aura bien du mal à conserver son siège et à réaliser ses réformes. Après avoir été invité à démissionner par l’Ordre des médecins, il doit en effet faire face aux revendications des chrétiens-démocrates tout en étant désavoué par certains représentants de son propre parti, le Parti civique démocrate (ODS).

Tomáš Julínek,  photo: CTK
Le secteur de la Santé continue à animer la scène politique. Ce week-end, le ministre Tomáš Julínek a dû faire face aux délégués du 22e congrès de l’Ordre des médecins tchèques. Les conclusions de ce congrès sont révélatrices : pas de réforme de la santé et départ du ministre. Le Premier ministre, Mirek Topolánek, s’est empressé de déclarer à la Télévision tchèque :

Mirek Topolánek,  photo: CTK
« La décision concernant le siège du ministre ne revient qu’à moi et je veux en discuter d’abord avec les autres partenaires, car si Tomáš Julínek n’est pas capable d’imposer les mesures positives seulement en raison de son comportement personnel, dans ce cas sa position pourrait être menacée. »

Tomáš Julínek a entamé lui-même des négociations avec les partenaires de la coalition gouvernementale et, lundi, il a rencontré le chef des chrétiens-démocrates, Jiří Čunek. Le ministre de la Santé devra modifier certains articles des quatre lois qu’il propose dans sa réforme. Il s’agit, par exemple, de la question de ce qui est appellé le « tourisme des IVG » qui tient naturellement à cœur à la démocratie chrétienne. Comme l’a déclaré Jiří Čunek à la Radio tchèque, il faut aussi trouver un compromis en ce qui concerne les taxes de régulation :

« Au sein de notre formation politique, les taxes les plus critiquées sont celles que doivent payer les enfants, les taxes sur les ordonnances et nous discutons aussi des personnes âgées. »

Les taxes de régulation que le patient doit payer chez le médecin, pour une ordonnance, à la pharmacie, à l’hôpital ou pour l’appel des urgences sont les plus discutées, et cela même au sein du parti leader de la coalition gouvernementale, le Parti civique démocrate (ODS). Il apparaît que certains membres de l’ODS seraient même prêts à désavouer leur ministre de la Santé et à refuser les taxes de régulation dans les hôpitaux régionaux, en échange de sièges aux conseils régionaux, en coalition avec les sociaux-démocrates. Le gouvernement a mis les quatre lois sur la réforme de la santé au programme de sa réunion de mercredi. La discussion sera certainement houleuse, car des litiges existent aussi entre les chrétiens-démocrates et les Verts en ce qui concerne la libéralisation de la santé et la vente des médicaments.