Libye : le CNT reconnu par les autorités tchèques
Six mois après le début de l’engagement de l’OTAN en Libye et quelques jours après l’arrivée des insurgés à Tripoli, la République tchèque a officiellement reconnu, lundi, le Conseil national de transition (CNT) libyen en tant que gouvernement. Pour les autorités tchèques, cette instance politique qui réunit l’opposition au régime du colonel Mouammar Kadhafi, au pouvoir depuis 42 ans, est désormais le seul représentant légitime du peuple libyen.
Comme l’a souligné le chef de la diplomatie Karel Schwarzenberg, la République tchèque a été parmi les premiers Etats à établir des contacts avec cet organe officiel de la rébellion libyenne. Pourtant, la décision de le reconnaître, réclamée par les diplomates libyens à Prague qui avaient hissé sur le bâtiment de la représentation diplomatique le drapeau des rebelles, n’a pas été prise immédiatement. Karel Schwarzenberg explique :
« Pour nous, le message le plus important a été celui que Fezzan, la troisième des principales provinces en Libye, a rejoint le mouvement d’insurrection. Au moment où les trois parties du pays, Tripolitaine, Cyrénaïque et Fezzan ont suivi le nouveau gouvernement, ma décision a été prise. »En reconnaissant le CNT, Prague s’est engagée à développer, à différents niveaux, la coopération avec le gouvernement provisoire, ainsi qu’avec d’autres représentants libyens qui devraient conduire le pays aux élections libres. Pour l’instant, la République tchèque s’apprête à fournir à la Libye une aide humanitaire. Rappelons qu’un volet de cette aide humanitaire a déjà été réalisé : trois enfants de Benghazi, souffrant de troubles cardiaques, viennent de se faire opérer dans l’hôpital pragois de Motol. Karel Schwarzenberg :
« Actuellement, nous nous renseignons, auprès des Libyens, sur leurs besoins. Il n’est pas question de nous débarrasser des surplus, mais d’aider les gens dans les domaines où c’est nécessaire. C’est ce que nous essayons de déterminer en ce moment. »Alors que la France vient de rouvrir son ambassade à Tripoli et que la Grande-Bretagne pourrait bientôt la suivre, le rétablissement de la présence diplomatique tchèque en Libye n’est pas à l’ordre du jour.