Libye: Prague soutient mais ne participe pas

Un rebelle de Benghazi, Libye, photo: CTK

L’opération militaire en Libye a commencé samedi soir et les bombardements continuent en ce début de semaine. Le gouvernement tchèque a annoncé qu’il ne participerait pas directement à cette opération appelée « Aube de l’odyssée », mais a indiqué qu’il soutiendrait un engagement de l’Otan dans cette intervention. Petr Drulák est le directeur de l’institut des relations internationales de Prague:

Karel Schwarzenberg,  photo: CTK
« Le gouvernement tchèque soutient cette opération, bien qu’il ait fait clairement savoir qu’il ne contribuerait pas à cette intervention parce qu’il ne dispose pas de navires ou d’avions nécessaires à ce genre de combats. »

Le chef de la diplomatie Karel Schwarzenberg a déclaré dimanche qu’il soutiendrait un engagement de l’Otan dans cette opération militaire, mais cela semble copliqué avec notamment des réticences de la Turquie…

« Oui c’est vrai, mais quand même cette opération a déjà une légitimité qui provient du vote du Conseil de sécurité de l’ONU, ce qui est décisif. Donc il y a déjà un soutien politique. »

Depuis le début des négociations concernant cette opération on peut noter un manque de coordination au niveau européen avec des pays comme la France et la Grande-Bretagne, membres du Conseil de sécurité de l’ONU, qui font en quelque sorte cavalier seul sans consultation des partenaires européens. Le Premier ministre tchèque Petr Nečas a d’ailleurs indiqué que la République tchèque n’avait pas été consultée. Et puis sur le plan diplomatique on note une nouvelle fois l’absence du président du Conseil européen Herman Van Rompuy et de la chef de la diplomatie européenne Catherine Ashton. Est-ce une nouvelle preuve que l’UE a du mal à trouver une position commune ?

Un rebelle de Benghazi,  Libye,  photo: CTK
« Oui, c’est une question difficile, parce que l’UE est divisée à propos de ces questions. Mais c’est vrai aussi qu’il n’y a aucun pays de l’UE qui serait vraiment contre ou voudrait boycotter cette action. Il y a plusieurs pays prêts à intervenir et les autres leur laissent le feu vert… Néanmoins la question des consultations des affaires militaires et stratégiques est toujours un problème au sein de l’UE. Malheureusement c’est une habitude que les grands pays s’accordent entre eux et attendent ensuite que l’Europe suive. Si on ne change pas ce modèle de comportement on ne peut pas parvenir à une vraie défense européenne. »