L’incubateur PME : 80 sociétés françaises accompagnées en 6 ans
Disposer d’un incubateur d’entreprises est à la mode parmi les géants de l’industrie ou des services. Structure d’aide aux sociétés naissantes, ces incubateurs permettent non seulement à celles-ci de grandir, mais aussi d’aborder un marché étranger parfois inconnu, comme peut l’être le tchèque. C’est la raison pour laquelle, depuis six ans, la Chambre de commerce franco-tchèque (CCFT) à Prague propose ce service d’accompagnement aux PME françaises. Et avec un certain succès.
« L’incubateur PME est une gamme complète des services à la carte aux PME françaises qui veulent s’implanter et se développer en république tchèque et en toute Europe centrale. Prague comme la poste d’entrée des pays d’Europe centrale et de l’Est attire beaucoup d’attention des PME françaises qui veulent se développer dans cette zone.
Nous avons créés il y a 6 ans des services de domiciliation, donc la mise à disposition de l’adresse de la CCFT, donc l’adresse pragoise pour les PME françaises. Nous avons lancé le service des commerciaux à temps partagé, le service de recrutement ou nous recrutons les premiers employés pour les sociétés françaises. Ces premiers employés une fois recrutés, nous sommes prêts à les embaucher au nom de la société française. Nous mettons à leur disposition le portage salarial, la gestion comptable et salariale de cette personne. Nous sommes aussi prêts à l’héberger dans l’incubateur ou nous avons les bureaux qui sont prêts à l’emploi. »
Parmi les premiers arrivants à Prague ont figuré BigMat, Chambrelan ou Rousselet Robatel – autant de sociétés aujourd’hui bien établies. La CCFT a recruté et porté leurs premiers employés tchèques, leur a loué un bureau équipé et soutenu leurs premières démarches commerciales sur le marché local. Pendant ces huit années, la Chambre a également mené une campagne de recrutement pour trente-six entreprises et employé vingt-trois commerciaux à temps partiel. Directeur de Chambrelan, un des utilisateur modèles de l’incubateur, Fréderic Couppey apprécie surtout la flexibilité de l’incubateur franco-tchèque.
« Ce que j’apprécie avec la CCFT, c’est effectivement qu’il y a toujours eu une réactivité et un suivi de nos besoins. Quand nous avions besoin d’un service, ou il existait déjà et on a pu en bénéficier ou il a été mis au point de manière à ce que l’on puisse utiliser ce service. »
Fréderic Couppey donne un exemple concret de cette collaboration :
« On a voulu traduire la documentation en russe. C’est plus facile de trouver une personne russophone ici à Prague. Ou bien, comme on veut se développer en Yougoslavie au hasard de rencontres de business meetings de la CCFT, on a eu l’opportunité de trouver quelqu’un qui nous propose de faire cette prospection. »Chaque entreprise a la possibilité de se laisser choyer dans l’incubateur un an ou deux, mais pas plus. Cette période suffit habituellement pour que l’entreprise puisse décider de son avenir sur le marché local. L’incubateur constitue un point de départ, ainsi qu’une structure d’appui efficace à moyen terme. Mais au bout d’un certain temps, il faut céder la place aux nouveaux arrivants.
Une fois le projet mature, les clients ne sont pas abandonnés pour autant. La CCFT propose à ses « enfants » un mode de fonctionnement pratique pour gérer les contrats de travail des collaborateurs locaux. Par ailleurs, les PME françaises n’ont pas à créer de personne morale tchèque ou de succursale. Enfin, la gamme des services proposés s’élargit en fonction de la croissance des entreprises cuvées, les prestations de création et de gestion de filiales permettant alors d’optimiser les coûts administratifs, commerciaux et logistiques.