Responsabilité sociale, environnementale, économie circulaire, services, mais aussi gastronomie: la Chambre de commerce franco-tchèque a remis ses prix
Cinq entreprises ont été mises à l’honneur, jeudi soir à Prague, dans le cadre de la 6e édition des Prix de la Chambre de commerce franco-tchèque (CCFT), chacune dans une catégorie différente. Respectivement président et directeur commercial de la Chambre, Roland Bourgeois et Michal Macko font le bilan de cette édition 2019 au micro de Radio Prague.
Roland Bourgeois : « La Chambre décerne quatre prix à des entreprises actives sur le marché franco-tchèque dans les domaines suivants : efficacité économique, innovation technologique, responsabilité sociale et développement durable. Pourquoi précisément ces quatre catégories ? Parce qu’il s’agit de domaines où il y a actuellement une grande sensibilité que ce soit au niveau de la population ou de la recherche des employés sur marché du travail très complexe en République tchèque avec un chômage quasi inexistant. Tous ces aspects-là sont donc très importants pour attirer et retenir les employés au sein des entreprises. »
Comment ces différentes catégories ont-elles évolué depuis la première édition des prix de la CCFT ?
Michal Macko : « Disons plutôt qu’il y a deux catégories qui restent : la responsabilité sociale et la responsabilité environnementale. »
On parle beaucoup de responsabilité environnementale ces derniers temps, et désormais même aussi en République tchèque avec les étudiants qui ont participé à la mobilisation internationale Fridays for Future. Néanmoins, cela reste une préoccupation en République tchèque que par exemple dans certains pays d’Europe de l’Ouest. Mais est-ce une priorité pour les entreprises ?
MM : « J’espère que cela le deviendra, et pas seulement pour les entreprises, mais surtout pour le gouvernement et l’Etat. On voit bien que ce thème de l’environnement est devenu une priorité en France, et c’est effectivement une des raisons pour lesquelles nous avons voulu récompenser les entreprises qui se sentent responsables à ce niveau-là. Mais c’est vrai, l’environnement n’est pas encore une priorité en Tchéquie, même si nous espérons contribuer, par exemple avec ces Prix, faire évoluer les choses. »
RB : « Il y a quand même une partie cachée de l’iceberg, dans le sens où toutes les grandes entreprises internationales qui sont actives sur le marché tchèque appliquent les mêmes règles ici que dans les autres pays. Même si on n’en parle pas beaucoup, une grande partie des recommandations qui sont faites en la matière sont déjà appliquées. Néanmoins, cela fait désormais partie de l’ADN obligatoire pour beaucoup d’entreprises. »
Quelle est donc l’entreprise lauréate cette année dans cette catégorie ?
MM : « Il s’agit du groupe SEB, qui a fait le choix de l’économie circulaire. C’est un thème dont on parle peu en République tchèque, mais qui nous tient à cœur à la Chambre. Le projet de SEB repose donc sur la réparabilité des produits jusqu’à dix ans d’existence avec par exemple des pièces détachées qui restent disponibles au moins pendant dix ans. C’est une politique pratiquement inexistante ailleurs, ne serait-ce que dans le monde occidental. »
RB : « C’est bien aussi parce que les Tchèques aiment bien bricoler. Les gens aiment réparer leurs propres outils et ustensiles. Avec SEB, le fait que toutes les pièces soient réparables et que toutes les pièces détachées restent disponibles pendant dix ans entre dans la conception même du produit. C’est un grand progrès, et on espère que c’est là un modèle qui se développera auprès des autres entreprises. »
« Un coup de cœur pour la promotion de la gastronomie française »
Et pour ce qui est des autres catégories ?
RB : « Pour la responsabilité sociale, nous avons retenu la société Accenture pour la globalité de son action en impliquant la totalité de ses employés. Concrètement, il s’agit d’une participation à l’action de diverses ONG, à des fonds ou à des actions comme ‘Nettoyons la Tchéquie’, etc. Peu importe le domaine… »
MM : « Ce qui est intéressant aussi, c’est que la société demande à ses employés de présenter leurs propres idées des domaines dans lesquels Accenture pourrait aider. »
RB : « Au niveau innovation technologique, on parle là du grand bâtiment en forme de V dans le quartier de Pankrác à Prague. C’est un bâtiment absolument remarquable au niveau énergétique de par ses innovations technologiques et pratiques qui font que le bâtiment est quasi autonome au niveau énergétique. C’est donc à la société Véolia qu’a été décerné le prix. »
MM : « Enfin, pour ce qui est de l’histoire entrepreneuriale, nous avons voulu donner la priorité aux jeunes entreprises, c’est-à-dire de moins de cinq ans. Ici, c’est la société EasyBNB qui a été récompensée. Il s’agit d’une startup qui coopère avec Airbnb en proposant divers services qui accompagnent la location des appartements : réparation, ménage, etc. C’est donc un service complet pour un concept novateur avec une croissance remarquable sur les premières années. »
Et puis il ne faut pas oublier la cinquième catégorie « officieuse » : le coup de cœur du jury…
MM : « Effectivement, le jury a tenu à décerner un prix spécial à Monsieur Bouchon. C’est le projet d’un jeune œnologue et chef cuisinier français basé à Prague qui se propose de préparer des plats servis ensuite dans la nature, dans les jardins publics, dans les entreprises, chez les particuliers, etc., peu importe, où les gens le désirent. Monsieur Bouchon vient jusqu’à vous avec sa table et les plats prêts à être servis. Le jury a trouvé qu’il s’agit d’une idée qui concourt à la promotion de la gastronomie française de façon innovante. C’est aussi un prix qui nous permet de servir de la technologie et du technique… Bref, un vrai coup de cœur ! »