L'indomptable Vera Chytilova
La réalisatrice Vera Chytilova a reçu, mardi, dans la ville de Beroun, le Prix Vladislav Vancura. Par cette distinction portant le nom du grand écrivain tchèque, l'Association tchèque du film et de la télévision a voulu rendre hommage à l'oeuvre de toute sa vie. Alena Gebertova.
D'esprit combatif, Vera Chytilova a su imposer ses projets, ou du moins certains d'entre eux, même sous le régime communiste. La comédie amère « Panelstory » est, probablement, le film qui a été le moins apprécié dans les années sombres de la « normalisation » par les autorités communistes mais qui, en revanche, a été très aimé du public tchèque. De nouveux défis, de nouvelles contraintes, d'ordre financier notamment, sont apparus avec la chute du régime. L'ardente réalisatrice les affronte, tant bien que mal, avec le courage et l'obstination qui lui sont propres. Elle tourne et continue à tourner. Aujourd'hui, elle a, à son compte, une douzaine de longs métrages, ainsi que des courts métrages et des documentaires. « Je n'ai pas fait que de bons films », a-t-elle avoué lors de la cérémonie à Beroun. « Il y a eu, aussi, des chutes ».
Vera Chytilova a franchi le cap des soixante-dix ans voilà quatre ans. Le « repos du guerrier » ne semble pas être, pourtant, envisagé pour très prochainement par la première dame du film tchèque. Elle prépare un documentaire consacré à Ester Krumbachova, plasticienne et scénariste, et espère obtenir une subvention pour un long métrage dont elle a écrit le scénario. Ce serait, de nouveau, une comédie portant un regard critique sur la vie de tous les jours.