L'inquiétude du rabbin de Prague
Depuis 1992, Karol Efraim Sidon est rabbin de Prague et chef des communautés juives tchèques. A la veille de son 60ème anniversaire il a fait un bilan.
Depuis 1992, Karol Efraim Sidon est rabbin de Prague et chef des communautés juives tchèques. A la veille de son 60ème anniversaire il a fait un bilan. Ecrivain dissident, Karol Sidon avait été chassé de Tchécoslovaquie dans les années 80 et a vécu pendant quelques années en Allemagne. Après la révolution de 1989 et son retour à Prague, il s'est mis à travailler pour le bien des Juifs tchèques. Selon ses paroles, au cours des dix dernières années, on a jeté les bases pour la nouvelle existence de la Communauté juive de Prague et elle a fait un grand pas en avant. Le nombre de ses membres a doublé et ils sont aujourd'hui quelque 1600. L'âge moyen des membres de la communauté a baissé. Malgré ce bilan plutôt positif, Karol Sidon ne cache pas son inquiétude, entre autres, face à la situation actuelle des Juifs en Europe. A son avis, l'Europe occidentale, dont on croyait qu'elle servirait d'exemple pour les Tchèques, devient, sous la pression de ses populations musulmanes, tolérante face à l'antisémitisme islamique. "On aurait cru presque que les situations qui se sont produites avant et après l'arrivée des nazis, puissent se répéter," déclare le rabbin et insiste sur l'importance de l'attitude de la République tchèque vis-à-vis du terrorisme palestinien. Les médias occidentaux semblent ne pas voir, d'après lui, que les Juifs sont de nouveaux exposés à la terreur. Et les racines de ce conflit? Il faudrait les chercher, selon le rabbin, déjà à la conférence de Madrid au début des années 90. A son avis, les plans présentés à la conférence étaient illusoires et ont abouti au renforcement du terrorisme. "Quand on négocie on doit avoir un partenaire auquel on peut se fier," ajoute Karol Sidon faisant allusion à la versatilité de Yasser Arrafat.