litteraturetcheque.fr, un site 100% culture tchèque

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www.litteraturetcheque.fr: depuis quelque temps existe un site Internet en français consacré, comme son intitulé l’indique, à la littérature tchèque. Destiné à un public francophone désireux d’en savoir plus sur l’actualité culturelle tchèque, ce site a été créé, à la demande de l’ambassade de la République tchèque à Paris, par Kristýna Matysová, lectrice de tchèque à l’université Charles de Gaulle - Lille 3. Egalement administratrice du site, Kristýna Matysová en a dit plus sur ce projet au micro de Radio Prague :

Kristýna Matysová,  photo: Archives de Kristýna Matysová
« C’est un site qui doit encourager les francophones qui aiment la culture tchèque à partager leurs expériences, à publier des nouveautés, des actualités ou des critiques. Bon, pour l’instant c’est plutôt moi qui anime le site, qui a été initié en 2012 par M. Jan Černý de l’ambassade tchèque à Paris. Il sert à informer les francophones des événements culturels relatifs à la République tchèque en France. Quelques auteurs y sont également présentés ou on publie par exemple les critiques de nouvelles parutions. Le site prend un peu le relais de bohemica.free.fr, qui était un site créé par les étudiants en tchèque de la Sorbonne mais qui aujourd’hui n’existe plus. C’était un site purement littéraire avec des traductions, des extraits et des biographies d’auteurs tchèques. En fait, notre site doit permettre aux gens de s’orienter un peu mieux, notamment avec des liens sur tout ce qui a déjà été fait. »

-Concrètement, que peut-on y découvrir ?

« Nous informons régulièrement des lectures d’auteurs tchèques qui viennent en France, des parutions de traductions en français, des possibilités de participer aux concours ou des bourses qui sont octroyées pour pouvoir étudier en République tchèque. On parle aussi de cinéma, de musique… D’ailleurs, l’Opéra de Lille a proposé pendant trois ans de suite des œuvres de Leoš Janáček (Jenufa en 2013, La Petite Renarde rusée en 2014 et le Journal d’un disparu, ndlr), et c’est aussi le type d’informations que l’on met en ligne. »

-Au-delà des grands auteurs tchèques que tout le monde connaît plus ou moins, du moins ceux qui s’intéressent à la culture tchèque, quels sont les auteurs contemporains qui méritent ou mériteraient d’être mieux connus en France ?

« Personnellement, j’aime bien par exemple Kateřina Tučková (auteur notamment de Žítkovské bohyně, ndlr) et Radka Denemarková (cf. : http://www.radio.cz/fr/rubrique/literature/radka-denemarkova-jecris-pour-arriver-a-vivre-ma-vie), mais le problème est que ce sont des auteures qui ne sont pas traduites en français et il est donc difficile de travailler sur elles avec mes étudiants. J’ai essayé aussi de faire connaître l’œuvre de Josef Čapek à l’université, mais ce n’est pas là un auteur contemporain (rires). »

Photo: Host Brno
-Pensez-vous que les thèmes dont traitent aujourd’hui les écrivains tchèques sont susceptibles d’intéresser les lecteurs français ? Car c’est aussi la question : il y a eu une vague d’intérêt pour les langues et les cultures des pays d’Europe centrale et de l’Est après les grands changements des années 1980-1990, mais aujourd’hui que cette transformation est achevée et qu’il se passe tellement de choses partout dans le monde, les thèmes qui apparaissent dans la littérature tchèque sont-ils suffisamment forts et porteurs pour éveiller un intérêt ailleurs qu’en République tchèque ?

« C’est une question complexe, mais je pense que oui, que le pouvoir d’attraction de la littérature tchèque existe toujours. Par exemple, si on prend les auteures que j’ai citées, elles ont beaucoup travaillé sur l’histoire et donc le passé qui revient très souvent dans la littérature tchèque. Il y a aussi le thème de la Deuxième Guerre mondiale, le problème de la mémoire… Oui, ce sont des thèmes universels qui intéressent toujours tout Européen aujourd’hui. »

'O příbjehi',  photo: Lipnik
-Et quels sont les thèmes d’actualité ?

« Un de ces thèmes, je pense, est l’intégration des minorités. Par exemple, j’ai présenté une bande dessinée sur les Roms tchèques (O příbjehi – ‘Histoires’, cf. : http://www.radio.cz/fr/rubrique/literature/trois-confessions-de-roms-en-bande-dessinee) », et cela a eu énormément de succès. Nous avons organisé une journée d’étude sur les Roms… C’est un problème qui va au-delà de la communauté rom. Aujourd’hui, on doit se poser la question de l’interculturalité, de la cohabitation entre des ethnies et des cultures différentes, et la littérature tchèque est évidemment en plein dedans. »