Les deux militants anti-radar poursuivent leur grève de la faim

Jan Tamáš et Jiří Paroubek, photo: CTK

Jan Tamáš et Jan Bednář, deux opposants à l’installation du radar américain sur le sol tchèque, poursuivent leur grève de la faim entamée le 13 mai. Jeudi, les deux militants ont été reçus par le ministre des Affaires étrangères, Karel Schwarzenberg. Mais le chef de la diplomatie, premier membre du gouvernement à les rencontrer, a refusé les propositions des deux grévistes et les a invités à protester avec des arguments rationnels.

Jan Tamáš et Jiří Paroubek,  photo: CTK
Cela fait donc désormais dix-huit jours que Jan Tamáš et Jan Bednář n’ont plus mangé et l’un comme l’autre sont apparus très amoindris et fatigués lors de la conférence de presse qui a suivi leur visite au ministère des Affaires étrangères. Bien qu’ils aient admis ne pas savoir combien de temps ils pourront encore tenir, les deux membres de l’initiative « Non aux bases » ont toutefois confirmé qu’ils n’avaient pas encore l’intention d’interrompre leur grève de la faim.

L’entretien qu’ils ont eu avec le ministre des Affaires étrangères n’a pas fait évoluer leur position. Karel Schwarzenberg a en effet refusé trois des quatre propositions formulées par Jan Tamáš et Jan Bednář, à savoir l’interruption pendant un an des négociations avec les Etats-Unis, une demande de la position officielle de l’Union européenne et la tenue d’une session parlementaire extraordinaire. En revanche, le ministre a fait savoir qu’il n’était pas contre l’organisation d’un débat télévisé auquel participeraient quatre opposants et quatre partisans à l’implantation de la base radar américaine.

Jan Tamáš et Jiří Paroubek,  photo: CTK
Ce refus de Karel Schwarzenberg a déçu les deux activistes, comme l’a confirmé Jan Tamáš :

« Nous avons une impression très négative de cette rencontre. Non seulement monsieur le ministre a refusé nos propositions mais je dirais que pendant une grande partie du temps, cela a plutôt été un monologue de sa part qu’une véritable discussion. »

De son côté, le chef de la diplomatie a invité Jan Tamáš et Jan Bednář à cesser leur grève de la faim et à utiliser des arguments plus rationnels pour défendre leur position. Karel Schwarzenberg a expliqué que l’UE ne possédait pas de politique commune de sécurité et a surtout rappelé que le contrat principal relatif à l’implantation du radar serait bientôt signé entre la République tchèque et les Etats-Unis, probablement cet été.

Jan Tamáš,  Jiří Paroubek,  Jan Bednář,  photo: CTK
Toujours jeudi, les deux grévistes de la faim se sont également entretenus avec Jiří Paroubek, leader du Parti social-démocrate, principale formation de l’opposition. Lui aussi a invité Jan Tamáš et Jan Bednář à ne pas poursuivre leur protestation afin de ne pas mettre en danger leur santé. Jiří Paroubek a rappelé à cette occasion qu’il était favorable à la tenue d’un référendum sur la question.

La République tchèque et les Etats-Unis signeront prochainement un accord sur les conditions de l’implantation du radar américain sur le sol tchèque, qui s’inscrit dans le cadre du déploiement du système de défense antimissile en Europe. Selon tous les récents sondages, une majorité de la population tchèque est toutefois opposée au projet.