L'ultime triomphe de Neumannova

Katerina Neumannova, photo: CTK
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Pour sa dernière course dans une grande compétition avant de partir à la retraite, Katerina Neumannova ne pouvait pas espérer mieux. La skieuse tchèque la plus titrée de l'histoire a en effet conservé son titre de championne du monde du 10 kilomètres style libre, mardi, à Sapporo, au Japon.

Katerina Neumannova,  photo: CTK
Une seconde au deuxième kilomètre, trois au cinquième, quinze au septième pour finalement terminer avec vingt-six secondes d'avance sur la Russe Olga Saviolova, celle-là même qui l'avait devancée d'une demi-seconde, dimanche, à l'arrivée de l'épreuve de poursuite. C'est une démonstration de force qu'a réalisée Katerina Neumannova pour décrocher, Mondiaux de ski nordique et Jeux olympiques compris, la onzième médaille de sa carrière et surtout son troisième grand titre. Intouchable, la Tchèque a confirmé à sa descente du podium avoir été maître de son sujet tout au long des dix kilomètres, tout en précisant que la course n'avait pas été aussi facile que son déroulement pourrait le laisser penser :

« J'ai fait toute la course à bloc, mais après le premier tour, je n'avais que deux ou trois secondes d'avance, ce qui est très peu. Je me suis efforcée de garder le même rythme et au septième kilomètre, mon avance avait grimpé à 15 secondes. Cela m'a rendue plus sereine, car je savais que j'avais encore suffisamment de forces pour tenir jusqu'au bout. J'ai donc essayé de contrôler mon avance, mais celle-ci n'a cessé de grandir, ce qui voulait dire que mes adversaires n'étaient plus en mesure d'accélérer et de revenir. J'ai donc poursuivi jusqu'au bout plus tranquillement et vous pouvez imaginer ma joie. »

Katerina Neumannova,  photo: CTK
En tête dès le premier temps intermédiaire, Neumannova a ensuite accentué son avance dans la seconde partie de la course :

« Vers le milieu du second tour, lorsque l'on m'a annoncé que mon avance était de 30 secondes, j'ai été vraiment surprise, mais je me suis dit qu'il ne fallait pas ralentir et ne pas se relâcher. Ceci dit, ce n'était pas la première fois que je possédais une telle avance, je savais donc comment gérer, même si généralement, les courses des Championnats du monde sont beaucoup plus serrées. J'ai donc fait attention à ne pas chuter dans la dernière descente, puis j'ai profité du dernier kilomètre, car je savais que c'était gagné. Je suis contente de ne pas avoir eu à disputer de sprint, je pense qu'au pays, ils seront aussi heureux d'avoir pu apprécier ce succès acquis sans trop de stress. »

Katerina Neumannova,  photo: CTK
Bien qu'elle s'était fixé le classement général de la Coupe du monde pour principal objectif de sa saison, un objectif qu'elle n'atteindra sans doute pas, Neumannova referme sa carrière avec un dernier grand titre. Celle qui a été élue, en janvier dernier, « Sportif tchèque de l'année 2006 », a donc toutes les raisons d'être satisfaite :

« Les années précédentes, la pression qui pesait sur moi était beaucoup plus importante, que ce soit aux Mondiaux ou aux Jeux olympiques, car je n'avais jamais remporté de médaille d'or et l'attente avait été longue jusqu'à mon premier titre d'Oberstdorf en 2005. Cette fois, j'ai abordé ces championnats beaucoup plus relax. Je n'avais plus rien à prouver à personne, je suis là pour profiter, même si je voulais finir sur une bonne note. Cette victoire est donc ce qui pouvait arriver de mieux. »

Enfin, et ce n'est pas la moindre des performances, grâce à cette médaille d'or de Neumannova, qui vient s'ajouter à celle d'argent obtenue en poursuite, et au bronze chez les hommes dans l'épreuve de sprint par équipes, la République tchèque occupait, mardi, la cinquième place au classement général des nations des Championnats du monde, juste derrière les puissances du ski nordique que sont la Finlande, la Norvège, l'Allemagne et la Russie.


Après quatre jours de compétition aux Championnats du monde de ski nordique, à Sapporo, au Japon, le bilan tchèque était déjà riche de deux médailles, toutes deux obtenues en ski de fond. Vendredi, tout d'abord, c'est la paire composée de Dusan Kozisek et de Milan Sperl qui a causé la surprise en grimpant sur la troisième marche du podium de l'épreuve de sprint. Puis dimanche, ce fut au tour de Katerina Neumannova de confirmer son statut en décrochant la médaille d'argent en poursuite.

Katerina Neumannova,  photo: CTK
Comme l'année dernière aux Jeux olympiques de Turin, Katerina Neumannova s'est donc classée deuxième de la poursuite, une épreuve parfois également appelée skiathlon qui consiste, chez les femmes, à parcourir 7,5 kilomètres en style classique puis 7,5 kilomètres en style libre. La Tchèque a franchi la ligne d'arrivée avec cinq petits dixièmes de retard sur la Russe Olga Savialova, vainqueur en 41'27''5. Bien que battue au sprint et devancée de la longueur d'un ski au bout de la dernière ligne droite, Neumannova ne regrettait pourtant pas d'avoir vu la médaille d'or lui passer sous le nez.

« Je suis pleinement satisfaite, a-t-elle confirmé. C'est un résultat qui va me permettre d'aborder les prochaines courses plus sereinement. Parfois, avoir une médaille d'argent signifie que vous avez laissé échapper l'or, et c'est ce qui m'était arrivé l'an dernier sur la même épreuve aux Jeux olympiques. J'avais alors été très déçue de ne pas avoir gagné. Aujourd'hui, c'est différent, je considère cette médaille presque comme une victoire, car elle a été chèrement acquise, je suis allée la chercher. Mon objectif avant la course était surtout de ne pas terminer quatrième, je voulais absolument monter sur le podium. Mais je savais aussi que je n'étais pas suffisamment forte pour faire la course, mener le train. J'étais donc déjà contente de faire partie des quatre skieuses en tête, et sur la fin, j'ai donné mon maximum et je sais que je ne pouvais pas espérer beaucoup plus. »

Katerina Neumannova,  photo: CTK
Malgré une course parfaitement menée tactiquement, Neumannova a finalement dû reconnaître la supériorité de Savialova, plus fraîche et plus forte dans les dernières centaines de mètres. Mais avant d'en arriver jusque là et de pouvoir se mêler à la lutte pour la victoire, la championne du monde en titre sur 10 kilomètres style libre et championne olympique sur 30 kilomètres, a eu besoin de toute son expérience. Distancée par les favorites entre les septième et huitième kilomètres, la Tchèque est en effet revenue sans paniquer sur les trois concurrents échappés.

« Je suis plutôt un type de coureur qui s'efforce de conserver le même rythme et d'être régulier tout le long du parcours, expliquait-elle. C'est ce que j'ai fait aujourd'hui et c'est ce qui m'a permis de revenir progressivement sur le groupe de tête. Mais c'est vrai aussi que si je m'étais sentie un peu mieux, je n'aurais sans doute pas été lâchée et je n'aurais pas dû faire d'efforts supplémentaires pour combler le trou. Mais chaque course se déroule différemment, et je dois reconnaître que j'ai connu un petit passage à vide vers le milieu de la course, après le changement de skis et le passage du style classique au libre. Je savais aussi que les autres concurrentes en avaient plein les bottes du rythme très soutenu imprimé depuis le départ. C'est pourquoi j'ai choisi de garder mon propre rythme et de ne pas m'affoler pour refaire progressivement mon retard. »

Pour sa dernière grande compétition avant de mettre un terme, à 34 ans, à sa carrière, Katka Neumannova a donc complété sa riche collection de médailles. Mondiaux et Jeux olympiques compris, celle qui a été élue Sportif tchèque de l'année 2006 est ainsi déjà montée dix fois sur un podium, dont deux fois sur la plus haute marche. Et le 10 kilomètres style libre, ce mardi, pourrait encore constituer une parfaite apothéose.

La République tchèque 3e du sprint par équipes

Dusan Kozisek et Milan Sperl,  photo: CTK
Toujours en ski de fond, Dusan Kozisek et Milan Sperl avaient offert la première médaille de ces Mondiaux de ski nordique, dès vendredi, en prenant la troisième place du sprint par équipes, épreuve remportée de justesse, grâce à la photo-finish, par l'Italie devant la Russie. Une médaille de bronze inattendue qui ne surprenait pourtant pas plus que cela Milan Sperl :

« Lutter pour les médailles est possible dans chaque course, mais c'est vrai que le sprint est une épreuve très spécifique, avec beaucoup de duels au coude à coude entre concurrents, où tout peut arriver. Aujourd'hui, on a vu beaucoup de collisions et chutes, comme celles des favoris norvégiens ou suédois. Ceci dit, je pense quand même que nous avons fait une belle course, je dirais même fantastique ! »

Signalons encore pour compléter le récapitulatif des premières journées des Mondiaux de ski nordique que Lukas Bauer a terminé septième de la poursuite masculine, tandis qu'en saut à skis, il n'y a pas eu de miracle pour Jakub Janda. Le tenant du titre de la Coupe du monde ne s'est classé que vingtième du concours sur grand tremplin.

Ski alpin : la championne du monde Sarka Zahrobska 6e de sa première course post-Mondiaux

Sarka Zahrobska,  photo: CTK
La nouvelle championne du monde de slalom Sarka Zahrobska s'est classée sixième du slalom de Sierra Nevada, en Espagne, comptant pour la Coupe du monde. Pour sa première sortie en compétition depuis son titre historique acquis à Are, en Suède, la Tchèque a terminé à 1''44 de l'Autrichienne Marlies Schild, vainqueur de six des sept slaloms disputés depuis le début de saison en Coupe du monde. Une sixième place quelque peu décevante à première vue, mais pas pour le père et entraîneur de Sarka Zahrobska, Petr Zahrobsky :

« A la différence des Championnats du monde, la configuration du terrain était complètement différente. La pente était très courte et bien plus raide qu'en Suède la semaine dernière avec une dénivellation de 200 mètres. La course s'est disputée à 2600 mètres d'altitude, la piste était glacée, les conditions étaient donc particulièrement difficiles. Il fallait oublier la victoire en Suède. Je considère donc cette sixième place comme un très bon résultat. »

Après sept des neuf slaloms inscrits au programme cette saison, Sarka Zahrobska occupe la cinquième place du classement général de la Coupe du monde de la discipline.