Marihuana : familière de 42% des jeunes Tchèques
L’Enquête paneuropéenne sur l’alcool et d’autres drogues en milieu scolaire (ESPAD) est réalisée tous les quatre ans depuis 1995 dans près de 40 pays du continent. La République tchèque est en train d’achever son rapport national et comme l’a révélé Ladislav Csèmy du Centre psychiatrique de Prague, on peut constater une légère baisse dans la consommation des drogues, plus particulièrement de la marihuana.
« Pour la première fois depuis 1995, nous avons enregistré une baisse de la consommation de la marihuana chez les jeunes âgés de 16 ans. L’usage des autres drogues illégales décroît depuis un peu plus longtemps, il s’agit de l’extasy, de la pervitine, des amphétamines ou de l’héroïne. »
42,3% des jeunes Tchèques interrogés ont plusieurs fois ou régulièrement fumé du cannabis. S’il s’agit d’une légère baisse au niveau national, la République tchèque est toujours largement au-dessus de la moyenne européenne qui est de 17%.
« En ce qui concerne de la marihuana, la situation en Europe est plus ou moins stable. Les fluctuations sont minimes. Il faut se poser la question de comment le cannabis est répandu. Là on voit que c’est à peu près la même situation en République tchèque et en France ou encore en Grande Bretagne. On constate une légère hausse dans les pays baltes. »En revanche, le taux de consommation de l’alcool reste élevé. 98% des mineurs tchèques disent avoir une expérience avec l’alcool et les trois quarts d’entre eux en ont bu le mois précédent le questionnaire.
« Avec l’alcool, la République tchèque se trouve au sommet du classement européen notamment avec le Danemark. Non seulement les jeunes de 16 ans boivent de l’alcool, mais ils sont aussi nombreux à souffrir des effets de l’addiction. La tendance est toujours à la hausse chez les garçons comme chez les filles mais ces dernières rattrapent les garçons. »
Le questionnaire de l’enquête ESPAD permet également d’en savoir un peu plus sur le profil des usagers des drogues, même si Ladislav Csèmy en reconnaît les limites car il ne peut pas révéler des motivations psychologiques et plus complexes des jeunes :
« On constate que les adolescents avec moins d’ambition académique ou qui fréquent les écoles d’apprentissage ont plus de possibilités d’approcher les drogues, ils ont aussi plus de temps. Il semble qu’ils ont davantage tendance à adopter un comportement à risque que leurs collègues des lycées. L’environnement familial joue également son rôle. Les enfants de familles incomplètes ou qui souffre de mauvaises relations humaines sont plus susceptibles d’avoir recours aux drogues dures au-delà de la marihuana. »Le Centre psychiatrique de Prague prévoit la publication de son rapport national en automne. Il proposera une analyse plus détaillée de la consommation des drogues notamment en fonction des régions et des types d’écoles et il servira de base pour la stratégie nationale de la lutte antidrogue.