Martina Sáblíková, Cendrillon est bien devenue princesse

Martina Sáblíková, photo: CTK

Quatre ans après la fondeuse Kateřina Neumannová, la République tchèque possède une nouvelle championne olympique hivernale, la deuxième de son histoire. Tout le monde l’attendait au tournant, et elle a rempli les attentes, immenses, placées en elle. Martina Sáblíková a été sacrée championne olympique de patinage de vitesse sur 3 000 mètres, dimanche, offrant ainsi à la République tchèque sa première médaille à Vancouver. A 22 ans, avec des patins aux pieds plutôt que des pantoufles de verre, celle que l’on surnomme encore parfois la Cendrillon du patinage de vitesse pour ses conditions d’entraînements rudimentaires est donc devenue la nouvelle princesse du sport tchèque.

Martina Sáblíková,  photo: CTK
Spécialiste des longues distances, dont elle est leader en Coupe du monde, Martina Sáblíková était considérée avant la course comme la grande favorite du 3 000 mètres olympique. Mais la Tchèque avait le désavantage de partir avant toutes ses principales adversaires également candidates au podium et à la victoire. Un désavantage qui n’en fut finalement pas un, car avec un temps de 4’02’’53, soit le nouveau record de la piste, Sáblíková avait placé la barre très haut, trop haut pour toutes les autres concurrentes. Respectivement deuxième et troisième, l’Allemande Stephanie Beckert et la Canadienne Kristina Groves ont ainsi toutes les deux franchi la ligne d’arrivée avec plus de deux secondes de retard. Pour autant, Sáblíková est restée nerveuse jusqu’au bout, comme elle l’a confié à sa sortie de l’anneau de Richmond :

Martina Sáblíková,  photo: CTK
« Ce n’est pas un secret. L’attente des résultats des autres a été plus difficile que la course en elle-même. Même si j’étais satisfaite de mon temps, on ne sait jamais ce qui peut arriver. Mon objectif était une médaille, peu importait le métal. Alors quand j’ai vu qu’il ne restait plus que deux concurrentes susceptibles de me battre, je me suis sentie soulagée, j’avais ma médaille en poche. Mais l’or, c’est merveilleux, et ça me convient tout à fait. »

Des médailles d’or, Martina Sáblíková en a déjà collectionnées un beau paquet depuis sa découverte par le grand public en 2006 aux Jeux de Turin. Reste qu’une médaille olympique, et un titre qui plus est, possède une place à part dans la carrière de tout champion. Et bien que quintuple championne du monde et triple lauréate de la Coupe du monde sur les longues distances, Martina Sáblíková ne fait pas exception à la règle et apprécie cette première médaille olympique à sa juste valeur :

Martina Sáblíková,  photo: CTK
« Elle est de forme ronde et elle est en or. Il y a les anneaux olympiques dessus, elle est magnifique tout simplement. Le podium a aussi été un grand moment d’émotion ; c’est beau de voir les drapeaux monter. Malgré l’émotion, j’ai repensé à tout le chemin parcouru pour obtenir cette médaille. C’est un moment fort, c’est magnifique ! »

Il y a quatre ans, en Italie, Martina Martina Sáblíková avait vécu un petit cauchemar en terminant quatrième du 5 000 mètres, sa distance de prédilection, et en échouant pour quelques dixièmes de seconde dans sa quête d’un premier podium olympique. Mercredi prochain, la Tchèque aura donc à cœur d’effacer ce mauvais souvenir au cours d’un 5 000 mètres dont elle sera de nouveau la grande favorite, et ce même si Sáblíková affirme se méfier notamment de sa dauphine sur 3 000 mètres, l’Allemande Stepahnie Beckert :

Martina Sáblíková,  photo: CTK
« Il est évident que Stephanie est très bonne aussi sur le 5 000 mètres. Je pense qu’elle a toutes ses chances d’obtenir une nouvelle médaille. Mais on verra laquelle car la Canadienne Clara Hughes, qui a fait une très bonne course aujourd’hui, est aussi une excellente spécialiste de la distance. Elle est capable de tout donner jusque dans les derniers tours. Ce sera donc difficile pour tout le monde, moi y compris bien sûr, même si je crois que Stephanie sera ma rivale la plus dangereuse. »

Martina Sáblíková,  photo: CTK
En cas de nouveau succès, Martina Sáblíková deviendrait la première sportive tchèque, hommes et femmes confondus, à ramener deux médailles d’or olympiques au pays. Une performance dont les Tchèques apprennent depuis quelque temps à mesurer le caractère exceptionnel pour un pays qui ne compte que quelques dizaines de pratiquants de patinage de vitesse et qui ne possède toujours aucune anneau de glace artificielle. Un sacré paradoxe qui explique pourquoi, dimanche, à Vancouver, Cendrillon Martina Sáblíková est bien devenue la princesse du sport tchèque. Un deuxième titre sur 5 000 mètres, et elle en deviendrait même la reine…