Mauvais trip pour la CzechTek

CzechTek, photo: CTK
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Les policiers anti-émeutes ont brutalement interrompu la free party organisée illégalement dans un champ près de la commune de Mlynec, en Bohême de l'ouest. Les quelque 5000 participants à la CzechTek 2005 ont été dispersés à coups de matraque, de canons à eau et de gaz lacrymogène. La violence de l'intervention a provoqué de nombreuses réactions, dont celle du chef de l'Etat.

CzechTek,  photo: CTK
Un millier de policiers anti-émeutes sont intervenus à plusieurs reprises au cours de ce week-end qui devait être celui de la douzième édition de la CzechTek, la plus grande rave party de l'année dans le pays, déjà interrompue en 2004 par les forces de l'ordre et qui n'avait pas, cette année encore, reçu l'aval des autorités.

CzechTek,  photo: CTK
Ayant appris de leurs erreurs passées, les organisateurs avaient pourtant cette fois-ci essayé de faire les choses en bonne et due forme : un contrat de location avait préalablement été conclu avec le propriétaire du champ sur lequel devait se dérouler la fête, un champ situé à proximité de l'autoroute. Seulement voilà, pour se rendre dans ce champ, les milliers d'amateurs de techno devaient passer par des parcelles que possèdent d'autres propriétaires. Selon la police, ceux-ci ont déposé une plainte quelques heures après l'arrivée des premiers participants.

Une première fois vendredi, les forces de l'ordre ont tenté de faire rebrousser chemin à ceux arrivés en voiture par l'autoroute. Une seconde et ultime fois, samedi, pour disperser ceux qui avaient malgré tout réussi à se frayer un chemin jusqu'au « soundsystem ». Bilan : des dizaines de blessés, dont plus de la moitié dans les rangs des forces anti-émeutes, et 15 jeunes qui ont dû être hospitalisés. Dimanche après-midi, plusieurs milliers de personnes se sont rassemblées à Prague devant des locaux gouvernementaux pour protester contre cette intervention.

CzechTek,  photo: CTK
Pour le ministre de l'Intérieur, "la police n'avait d'autre solution que d'intervenir pour protéger les droits des propriétaires des terrains alentour, et les organisateurs auraient pu - et dû - s'entendre avec les autorités qui leur auraient proposé un autre terrain". Frantisek Bublan a dû organiser une conférence de presse extraordinaire pour faire face aux sévères critiques que lui et Jiri Paroubek, le chef du gouvernement, ont essuyées dimanche.

Svatopluk Karasek,  photo: CTK
Le président de la République Vaclav Klaus s'est empressé de qualifier l'intervention policière de « contestable » et « difficilement défendable ». Le député Svatopluk Karasek, chargé des droits de l'Homme pour le gouvernement, est allé jusqu'à évoquer un « massacre », qui lui « rappelle les événements de 1989 sur la place Venceslas ». Et c'est bien ce qui frappe le plus dans les réactions et commentaires ce lundi : les comparaisons entre l'intervention de la police ce week-end et les pratiques en vigueur sous le régime communiste sont nombreuses.