Mauvais trip pour la CzechTek
Les policiers anti-émeutes ont brutalement interrompu la free party organisée illégalement dans un champ près de la commune de Mlynec, en Bohême de l'ouest. Les quelque 5000 participants à la CzechTek 2005 ont été dispersés à coups de matraque, de canons à eau et de gaz lacrymogène. La violence de l'intervention a provoqué de nombreuses réactions, dont celle du chef de l'Etat.
Une première fois vendredi, les forces de l'ordre ont tenté de faire rebrousser chemin à ceux arrivés en voiture par l'autoroute. Une seconde et ultime fois, samedi, pour disperser ceux qui avaient malgré tout réussi à se frayer un chemin jusqu'au « soundsystem ». Bilan : des dizaines de blessés, dont plus de la moitié dans les rangs des forces anti-émeutes, et 15 jeunes qui ont dû être hospitalisés. Dimanche après-midi, plusieurs milliers de personnes se sont rassemblées à Prague devant des locaux gouvernementaux pour protester contre cette intervention.
Pour le ministre de l'Intérieur, "la police n'avait d'autre solution que d'intervenir pour protéger les droits des propriétaires des terrains alentour, et les organisateurs auraient pu - et dû - s'entendre avec les autorités qui leur auraient proposé un autre terrain". Frantisek Bublan a dû organiser une conférence de presse extraordinaire pour faire face aux sévères critiques que lui et Jiri Paroubek, le chef du gouvernement, ont essuyées dimanche. Le président de la République Vaclav Klaus s'est empressé de qualifier l'intervention policière de « contestable » et « difficilement défendable ». Le député Svatopluk Karasek, chargé des droits de l'Homme pour le gouvernement, est allé jusqu'à évoquer un « massacre », qui lui « rappelle les événements de 1989 sur la place Venceslas ». Et c'est bien ce qui frappe le plus dans les réactions et commentaires ce lundi : les comparaisons entre l'intervention de la police ce week-end et les pratiques en vigueur sous le régime communiste sont nombreuses.