Mezi ploty, un festival incontournable
Ce week-end a eu lieu la treizième édition du festival Mezi ploty (Entre les clôtures), l'une des plus importantes manifestations culturelles à Prague. C'est plus exactement dans la banlieue pragoise que se tient se festival, dans l'enceinte de l'hôpital psychiatrique de Bohnice. Pendant deux jours se sont succédés musiciens, danseurs et acteurs sur des scènes montées pour l'occasion ou improvisées sur les pelouses du parc habituellement réservé aux patients.
Combien de personnes sont attendues ce week-end?
"Je pense que, chaque jour environ 7000. L'année dernière nous avons eu près de 25 000 personnes"
Quel est le programme cette année?
"Cette année, il y a beaucoup d'ensemble de théâtre et de groupes de musique. Alors c'est très populaire auprès du public, et auprès des patients également"
Certains patients soignés dans cet immense complexe hospitalier ont d'ailleurs un rôle actif lors de ce week-end particulier. Michal Sestak est l'un des fondateurs du festival:
"Les patients ont plusieurs rôles, si on peut appeler cela un rôle, lors du festival. Certains d'entre eux sont des festivaliers comme les autres, qui suivent les diverses performances d'artistes comme les gens que vous voyez ici, et d'autres nous aident concrètement et participent à l'organisation."On retrouve à Mezi ploty les troupes de théâtre les plus en vogue et les musiciens tchèques les plus connus. Samedi, c'est Khoiba qui a ouvert les festivités, une formation tchèque qui commence à se faire connaître à l'étranger.
Martina est infirmière. Elle travaille depuis sept ans à l'hôpital de Bohnice. Elle est de service tout le week-end mais profite de sa pause-cigarette pour voir et écouter les artistes qui se produisent autour de son bâtiment:
"Je pense que ce festival est une très bonne chose. Il permet à ce lieu de s'ouvrir vers l'extérieur, cela permet aux gens de venir ici pour se rendre compte par eux-mêmes ce qu'est l'hôpital de Prague-Bohnice, un lieu dont on entend souvent parler mais que peu de monde avant la création de ce festival connaissait réellement. C'est également très important pour nos patients, qui nous en parlent souvent et se réjouissent longtemps à l'avance du week-end du festival. Ils sont souvent accompagnés par leur famille. Pour eux, qui n'ont pas beaucoup de moyens, les concerts sont plus accessibles que d'ordinaire."
Les Hare Krishna tchèques, que l'on voit partout à Prague, étaient aussi de la partie, plutôt vers les stands de tofu et autres samosa végétariens, qu'entre les klobasa (saucisses) sur le grill et les bramborak (galettes de pomme de terre) frits. Un autre concert très attendu, après celui des fameux Plastic People of the Universe, était celui de la slovaque Jana Kirschner.
Et dimanche, alors que deux troupes de théâtres pragoises se livraient à un concours d'improvisation sous un soleil radieux, les jeunes vainqueurs du concours Popstar (d'une marque de soda), du groupe 100°C, ont fait monter la température dans la foule.
Après une touche de jazz, c'est Dan Barta qui a clôturé les festivités. Celui-ci, arrivé en retard, n'a pourtant pas réussi à réveiller ceux qui s'étaient assoupi en l'attendant. Et l'envie de dormir n'est, pour cette fois, pas due à l'alcool, toute vente de boissons alcoolisées étant interdites dans l'enceinte de l'hôpital. Certains ont juré qu'on ne les y reprendrait plus. "La prochaine fois, je viens avec ma caisse de bière!", a lancé un festivalier assoiffé avant de se diriger vers la hospoda (brasserie) la plus proche.