Milan Baros : je ne suis pas raciste, plutôt victime du racisme

Milan Baros à Lyon, photo: David Port, Magazin MFDnes

L'attaquant international tchèque Milan Baros a accordé cette semaine le premier long entretien à la presse nationale depuis son geste qui a créé la polémique le mois dernier en France. Pour le magazine du quotidien Dnes, il est revenu sur ce geste, en réfutant toute idée de racisme.

Le geste de Milan Baros pendant le match entre son équipe, Lyon, et le Stade rennais, le 18 avril dernier, avait fait couler beaucoup d'encre. Sur les images reprises sur internet, on voit l'attaquant tchèque se pincer le nez et faire mine de s'éventer devant le défenseur camerounais Stéphane Mbia. Selon la Ligue de Football Professionnel française, un tel geste « est de nature à instaurer pendant une rencontre un climat d'intolérance et une atmosphère viciée, génératrice de conflits et de tensions ». La commission de discipline a donc suspendu l'attaquant tchèque pour trois matches, tout en écartant la thèse d'un acte raciste. Trois associations antiracistes françaises (MRAP, Licra et SOS-Racisme) sont montées au créneau pour critiquer cette décison.

Dans l'entretien que Milan Baros a accordé cette semaine à Dnes, il revient sur l'incident et réfute à nouveau toute idée de racisme dans son geste. Et il explique : « Si vous regardez la vidéo, alors quelques secondes avant ma funeste réaction vous voyez Mbia s'approcher à 5 cm et me dire en pleine face : arrête de tomber, arrête de pleurnicher et des trucs dans ce genre. Moi j'ai seulement réagi à ses mots », se justifie Baros, « pour lui faire comprendre qu'il arrête de dire des... Que je ne suis pas d'accord avec ses paroles.»

L'attaquant de l'Olympique lyonnais se décrit comme ayant lui-même été assez victime du racisme dans sa jeunesse pour ne pas être raciste aujourd'hui. Chez lui, dans la petite ville de Vigantice à l'est du pays, il dit avoir été traité de « noir », c'est à dire de tzigane, depuis qu'il est gamin.

« Espèce de gitan, va te faire voir » lui aurait-on crié à des centaines de reprises sur les terrains de foot en raison de sa peau mate. Il raconte que la première fois, à sept ans, il a fondu en larmes, mais que son père, dont il a hérité cette peau mate, lui a dit qu'il fallait « s'y habituer, que se faire traiter de gitan n'était pas une insulte ». « Mon père m'a dit qu'un jour je serai heureux d'être plus foncé que les autres », raconte Milan Baros avant d'affirmer : « et il avait raison, j'en suis heureux».