Miloš Zeman, agent commercial exclusif en Chine
Miloš Zeman a achevé, ce mardi, une visite officielle de trois jours en Chine, sa quatrième en l’espace de cinq ans. Une visite qui, comme les précédentes, poursuivait avant tout des objectifs commerciaux et économiques.
A Shanghai, où il a participé à la première édition de l’immense salon China International Import Expo qui se tient tout au long de cette semaine, Miloš Zeman a fait tout ce qu’il a pu pour faire la promotion de la production des près de soixante-dix sociétés tchèques représentées. Sous les yeux notamment de Xi Jinping et du Premier ministre russe Dmitri Medvedev, et malgré un doigté quelque peu hésitant, le chef de l’Etat a même interprété quelques notes de piano sur un instrument de marque Petrof (cf. : https://www.radio.cz/fr/rubrique/economie/le-fabricant-tcheque-de-pianos-petrof-fait-son-meilleur-chiffre-daffaires-en-neuf-ans).
Avant de remonter dans l’avion en direction de Prague ce mardi, c’est donc avec le sentiment du devoir bien accompli que le président tchèque a fait part de son sentiment d’avoir « fait avancer les choses dans de nombreux domaines ».
Dans les faits, toutefois, ces avancées ne sont pas évidentes. Seuls deux contrats et huit mémorandums pour des promesses de coopération future ont ainsi été signés en l’espace de trois jours dans différents secteurs d’activité, comme par exemple pour la vente de radars de contrôle aérien ou les télécommunications. Bien que Miloš Zeman, qui était accompagné de quatre ministres, se soit félicité de l’augmentation de 20 % en l’espace d’un an du nombre de touristes chinois, aussi bien les investissements que les importations chinois en République tchèque que les exportations tchèques en Chine (de l’ordre d’un peu moins de 2,2 milliards d’euros selon les derniers chiffres disponibles) restent minimes, pour ne pas dire négligeables dans la balance commerciale de l’un comme de l’autre pays. Dans ce contexte, Miloš Zeman a apprécié l’engagement pris par le président chinois de réduire le montant des taxes douanières appliquées sur les produits importés et sa volonté de simplifier l’accès au marché chinois pour les entreprises étrangères. Il a également profité de l’occasion pour critiquer les mesures protectionnistes réciproques adoptées notamment par les Etats-Unis :« Je tiens ici à dire que tout comme j’ai déjà exprimé ma solidarité avec la République populaire de Chine en d’autres occasions par le passé, je le fais de nouveau dans le cas de la guerre commerciale qui est menée contre la Chine avec les hausses des taxes douanières appliquées sur les produits et marchandises chinoises. »
Ainsi donc, les relations entre Prague et Pékin restent au beau fixe et c’est donc « avec grand plaisir » que Miloš Zeman reviendra en Chine dans six mois.