Miroslav Ondricek reçoit une distinction internationale
L'Union américaine des cameramen a décerné le Prix international pour l'ensemble de son oeuvre au cinéaste tchèque, Miroslav Ondricek.
Miroslav Ondricek est de ces artistes qui ont fait sortir de l'ombre le métier du cameraman, métier si important pour le succès d'un film. Grâce à sa caméra souveraine il a attiré sur lui et sur son métier un peu de cette lumière des projecteurs réservée avant tout aux vedettes de l'écran. Il a débuté au cinéma en tournant des documentaires, mais c'est sa rencontre avec Milos Forman qui a été décisive pour toute sa vie. Après avoir tourné avec lui, dans les années 1960, les films tchèques Le Concours et Au feu les pompiers, le réalisateur l'a invité à collaborer avec lui aux Etats-Unis. Les fruits de leurs collaboration ultérieure sont connus dans le monde entier. Ils ont réalisé ensemble Ragtime, Hair et Valmont, mais c'est surtout Amadeus, cette fresque monumentale qui flotte sur la musique de Mozart, qui a permis à Ondricek de déployer toutes les finesses de sa caméra. Son art lui à valu deux nominations aux Oscars.
Aujourd'hui, c'est la consécration par l'Union américaine des cameramen. "Ondricek est la source d'inspiration pour les cinéastes du monde entier qui désirent réaliser leurs rêves," déclare le président de l'Union, Richard Crudo. Et qu'en pense le cameraman lui-même? Il a précisé au micro du rédacteur Vilem Faltynek avec un brin d'humour noir: "Je ne reçoit pas ce prix en tant que cameraman américain, mais c'est une distinction internationale pour le travail de toute ma vie. C'est peut-être le dernier adieu avant que je passe l'arme à gauche. C'est une distinction professionnelle, elle est décernée par les cameramen, et c'est ce qu'il y a de plus précieux dans ce prix. "
Bien que Miroslav Ondricek envisage de mettre fin à sa carrière, il se pose la question de savoir quelles seront les qualités nécessaires pour ceux qui manieront les caméras au XXIème siècle. "Je ne sais qu'une chose, dit-il. Il était plus facile de commencer dans les années 1960 lorsque la cinématographie n'était pas comme elle est aujourd'hui. Les moyens audiovisuels d'aujourd'hui sont terribles. Bientôt vous pourrez faire projeter un film dans votre montre. Le XXIème siècle est le siècle des images. Je ne peux donc pas dire quel sera l'avenir du métier du cameraman, mais quelque soit le média, la vidéo ou le film, c'est toujours d'idées et d'yeux dont les cameramen auront besoin. Celui qui aura de nouvelles idées et de bons yeux aura peut-être la chance de percer."