Musique : Petr Popelka, nouveau chef de l’Orchestre symphonique de la Radio tchèque
L’Orchestre symphonique de la Radio publique tchèque (SOČR) entamera sa 96ème saison sous la direction de son nouveau chef et directeur musical Petr Popelka. Pour ce musicien de 36 ans, considéré comme l’un des plus talentueux chefs d’orchestre contemporains, il s’agit d’un grand retour : c’est avec l’Orchestre symphonique de la Radio tchèque qu’il avait commencé sa carrière, avant de la poursuivre en Allemagne et en Norvège. Radio Prague International l’a rencontré.
« C’est quelque chose de très spécial. J’ai étudié à Prague, j’ai appris la contrebasse et cet orchestre m’a offert mon premier travail lorsque j’avais 18 ou 19 ans. Ensuite, je suis parti en Allemagne, j’avais besoin d’acquérir de l’expérience, d’étudier un peu avant de revenir. »
« Finalement, je suis resté en Allemagne les seize années suivantes. Revenir à Prague aujourd’hui et prendre le poste de directeur artistique de l’orchestre avec lequel j’ai commencé ma carrière musicale, c’est un sentiment très particulier. »
Vous souvenez-vous de votre première expérience, ici, à la Radio tchèque ?
« Bien sûr. Je me rappelle également de ma première répétition. A ce moment-là, le chef d’orchestre était Vladimír Válek, l’un des plus connus à l’époque. C’était un musicien incroyable mais certains pouvait en être effrayé car il pouvait perdre son calme très rapidement. »
Lorsqu’on vous a proposé de diriger l’Orchestre symphonique de la radio tchèque, saviez-vous immédiatement que vous alliez accepter ?
« Plus ou moins. D’un côté, je reste le chef d’orchestre de l’orchestre de la radio norvégienne et mon contrat se poursuit jusqu’à la fin de la prochaine saison. J’aime travailler dans les pays scandinaves et en Allemagne et je voudrais poursuivre ma collaboration avec les orchestres locaux. Mais Prague c’est ma ville, ma famille habite ici. J’ai de nombreux amis au sein de cet orchestre, c’était une décision forte en émotion de revenir et prendre ce poste. »
A quoi êtes-vous le plus attaché dans cet orchestre ?
« Jouer au sein de cet orchestre fut ma première expérience professionnelle dans la musique. L’orchestre est exactement comme dans mes souvenirs au sens positif. Les musiciens sont d’un très haut niveau, leur progression est très rapide et très professionnelle, mais il y a également une atmosphère très familière. C’est ce qui le rend spécial. Mes collègues chefs et solistes l’apprécient également. »
Le concert d’inauguration aura lieu le 3 octobre prochain. Quel sera son programme ?
« Je dois dire que c’est un programme particulier. Nous avons la chance d’accueillir le violoniste de renommée mondiale, Frank Peter Zimmerman, qui interprètera le concerto de Johannes Brahms en Ré majeur. »
« Dans la deuxième partie du programme, nous présenterons une œuvre monumentale de Arnold Schönberg, datant du début du XXe siècle, Pelléas et Mélisande. C’est une de ses premières œuvres et elle révèle l’apogée de la musique romantique. C’est une musique pleine d’émotions avec des harmonies incroyables. Je crois que ça va être un voyage très intéressant pour le public. »
Quels seront les autres moments marquants de la prochaine saison ? Quels concerts avez-vous le plus hâte de donner ?
« J’attends particulièrement le début de l’année 2023. Nous préparons un concert pour célébrer le centième anniversaire de la naissance du compositeur hongrois, György Ligeti. C’est une figure emblématique de la création musicale contemporaine. La soliste sera Patricia Kopatchinskaja, qui n’est pas seulement une violoniste fantastique mais également une artiste incroyable. C’est comme si le concerto de violon de György Ligeti avait été écrit pour elle. »
« Je voudrais également mentionner un projet à long terme : durant les trois prochaines années, nous interprèterons les trois actes de l’opéra de Wagner, Tristan et Isolde. C’est un événement unique de pouvoir écouter un opéra sur une scène de concert, ça sera très intéressant pour le public. Enfin, je me réjouis de notre future collaboration avec notre premier chef d’orchestre invité, Robert Jindra, ainsi qu’avec tous les autres chefs et solistes invités. »