Niveau d'instruction en République tchèque : des chiffres déroutants

Quelque 75% des Tchèques passent par l'enseignement secondaire. Le chiffre est impressionnant et la situation rare. En effet, si les trois quarts des Tchèques expérimentent le secondaire, à peine un quart réussissent à l'université.

Le panorama du niveau d'instruction tchèque est assurément atypique. Alors que les effectifs du secondaire sont les plus importants au monde, le nombre de diplômés d'Université est minime. 14% de Tchèques seulement se flattent d'avoir un diplôme universitaire quand 28% de leurs voisins allemands peuvent faire de même. Comment expliquer ce paradoxe ?

L'entrée à l'université n'est pas si facile. En effet, pour entrer dans la faculté de son choix tout étudiant doit se soumettre à un examen très sélectif. Parallèlement les places disponibles font cruellement défaut. Les facultés de droit et des lettres de Prague n'offrent ainsi qu'une place pour dix candidats. Ainsi, de nombreux candidats malheureux se rabattent sur d'autres filières avec un moindre engouement, se dirigent vers l'enseignement privé s'ils peuvent se le permettre, ou bien abandonnent l'idée de poursuivre des études universitaires.

Autre explication, le manque de moyens financiers dont souffrent les universités. Il y a quelques mois, les étudiants manifestaient contre la situation précaire à laquelle ils doivent faire face. Si les moyens matériels font défaut, il est clair que l'enseignement peut devenir boiteux et perdre de son attrait.

Le fonctionnement de l'appareil éducatif chancelle donc, faute de moyens, à la fin du lycée. Seul un bachelier sur cinq peut espérer rentrer à l'université. Nombreux sont ceux qui parmi les 57 % de diplômés du secondaire restent sur la touche. Ils sont estimés à 50 000 chaque année. En conséquence, les questions d'égalité des chances et d'élitisme font surface, pour dénoncer un système gaspilleur mais sans argent.

Auteur: Anne-Charlotte Gourraud
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