L'affaire "OLOVO" fait des petits
L'affaire Petra Buzkova, vice-présidente de la Chambre des députés et membre de la social-démocratie, que nous savons faire l'objet d'une conspiration visant à la discréditer, cette affaire n'a pas fini de faire des petits. Omar Mounir pour le rappel de toute l'histoire et les derniers rebondissements.
L'affaire remonte au 16 mai, lorsque le quotidien Mlada fronta Dnes révélait l'existence d'une machination visant à jeter le discrédit sur Petra Buzkova, que nous savons bénéficier d'une popularité qui fait des jaloux et fatalement des méchants dans les milieux politiques. Il s'agit d'un texte infamant, qui n'aurait pas circulé, mais qui aurait apparu dans les ordinateurs de collaborateurs immédiats du chef du gouvernement, Milos Zeman. Mlada fronta Dnes désigne du doigt un conseiller de Milos Zeman. La police est saisie de l'affaire. L'accusation va d'abord à Vratislav Sima, conseiller du Premier ministre, puis à Zdenek Sarapatka, un autre conseiller. Milos Zeman lui même décidait, la semaine dernière, de les suspendre en attendant l'issue de l'enquête, quoique Sarapatka ait jeté l'éponge avant cette mise à pied.
Voilà où en était l'affaire, avant de connaître un autre rebondissement à la veille du week-end, par la voix de Milos Zeman encore. L'affaire Olovo, telle qu'elle est baptisée, serait, selon ce qu'il avance sans rien confirmé, le fait d'une institution précise dont le but est de discréditer la social-démocratie. Et d'ajouter : "Cette hypothèse est possible, je ne dis pas qu'elle est vraisemblable, il ne m'appartient pas de juger. C'est aux enquêteurs de l'examiner en tant qu'hypothèse, lors d'une enquête transparente, indépendante et objective. Nous, nous ne pouvons qu'avancer des hypothèses."
En fait, Milos Zeman accuse. Plus concrètement, nous apprenons - et c'est la nouveauté - que sur la plainte déposée au mois de juin figuraient les noms de deux journalistes de Mlada fronta Dnes, Jiri Kubik et Sabina Slonkova. Que pensent les journalistes en question de tout cela ?
"Je trouve cette idée tellement absurde que nous n'allons pas même réagir", a déclaré Kubik. Les deux journalistes persistent et signent : cette affaire, ils en ont informé, ni plus ni moins, et ce, sur la base des renseignements puisés dans l'entourage immédiat de Milos Zeman.
Il est vrai que ce sont les journalistes que le chef du gouvernement a visé en premier lieu, et dès le mois de mai. Mais il est aussi vrai que l'accusation a tellement été galvaudée à coups de rebondissements, qu'elle se trouve vidée de toute substance.