La fin du sommet sur le Proche-Orient vu de Prague
Le sommet Camp David II, comme on l'appelle, n'a pas été un succès pour le Président américain, Bill Clinton. Comment cet échec est-il ressenti en République tchèque ? Un thème traité et présenté par Alain Slivinsky.
Il faut dire que les médias tchèques ont consacré une large place au sommet de Camp David, entre le Président américain, Bill Clinton, le Premier ministre israélien, Ehud Barak, et le leader palestinien, Yasser Arafat. Bien que le Proche-Orient soit une région relativement éloignée de la République tchèque, de nos jours, les conflits qui se déroulent dans des pays lointains touchent, quand même, le monde entier.
La presse tchèque parle surtout du manque de chance du Président américain. Le quotidien Lidove noviny, dans un petit article en première page intitulé « La poisse de Clinton », écrit que le chef de l'Etat américain a tenté d'être optimiste en déclarant qu'un grand progrès avait été atteint. En dépit de cela, un accord n'a pas été conclu entre les deux nations qui habitent la « Terre sainte ». Elles sont restées sur leurs positions Le quotidien constate que les deux parties, l'Etat hébreux et les Palestiniens, mènent des entretiens depuis sept ans déjà, mais qu'ils ont le temps, car ils ne sont pas pressés par un ultimatum. Ils n'ont, en fait, aucune raison de se dépêcher.
Les deux nations tomberont, peut-être, un jour d'accord, mais Bill Clinton ne sera plus le médiateur... Dans le monde politique tchèque, les résultats négatifs de Camp David II ne sont pas une surprise. Jiri Payne, expert en politique étrangère du Parti civique démocrate, affirme que le contentieux a une très longue histoire, qu'il est profond, et qu'on a tenté de le résoudre par une trop forte pression.
Cela fait 5000 ans que le désaccord règne entre les Arabes et les Juifs. On ne peut donc s'attendre, selon Payne, à une solution rapide. Si les Palestiniens choisissaient la solution radicale, déclarer leur Etat indépendant, la riposte d'Israël ne se ferait certainement pas attendre longtemps. La situation deviendrait tendue et Jiri Payne espère que les entretiens se poursuivront, sous le patronage des Etats-Unis.
Le sénateur social-démocrate, Peter Moravek, s'est déclaré déçu par l'échec du sommet de Camp David. Il pense qu'on peut craindre, surtout, une escalade d'actions extrémistes de la part des Palestiniens aussi bien que des Israéliens. Néanmoins, il espère que les entretiens sur la paix au Proche-Orient se poursuivront. Le différent principal entre les deux parties concerne Jérusalem... L'Etat hébreu est contre sa division, les Palestiniens en revendiquent une partie qui devrait devenir la capitale de l'Etat palestinien.