Quatre journalistes tchèques à bord de la flottille de Gaza
Quatre ressortissants tchèques étaient à bord d’un des six bateaux de la flottille se dirigeant vers la bande de Gaza assaillie lundi matin par les forces armées israéliennes. Il s’agit de quatre journalistes, qui n’ont pas été blessés. Après l’arrestation des activistes pro-palestiniens et des autres personnes présentes sur les navires, les autorités israéliennes ont entrepris de les renvoyer dans leur pays. Mardi, le premier ressortissant tchèque, le caméraman Jan Línek, est arrivé dans la capitale tchèque.
Depuis lundi matin et l’assaut de la flottille se dirigeant vers Gaza, la tension diplomatique ne cesse d’augmenter entre l’Etat d’Israël, ses alliés traditionnels, qui ont du mal à cacher leur embarras, et ses opposants. La guerre médiatique fait également rage entre les images diffusées par l’Etat hébreu, justifiant les violences employées par ses soldats, et les témoignages des personnes embarquées sur ces bateaux censés outrepasser le blocus israélien pour apporter une aide humanitaire aux Palestiniens de Gaza. Sur les bateaux de la flottille, on comptait 682 personnes originaires de 42 pays, des activistes mais aussi des journalistes comme les quatre ressortissants tchèques. Les versions sur l’assaut israélien diffèrent d’un camp à l’autre. Voici comment le caméraman de la télévision tchèque Jan Línek raconte ces évènements :« Je suis très content d’être de retour à la maison, c’était une expérience difficile. Ça s’est passé autour de 4h du matin. Autour de nous étaient visibles au loin des navires israéliens qui se sont ensuite rapidement rapprochés. Nous nous sommes préparés. C’était très rapide, on ne voyait presque rien. Les activistes ont défendu le capitaine en faisant une chaine humaine. L’armée utilisait des tasers pour passer à travers. Je suis allé du côté droit du bateau, où j’ai commencé à filmer le petit bateau des Israéliens. Ils m’ont tiré dessus, donc je suis allé de l’autre côté, où ils ont tiré aussi. » Mardi soir, le Premier ministre israélien Benyamin Nétanyahou annonçait, par communiqué, que tous les ressortissants étrangers arrêtés lors de l’arraisonnement de la flottille seraient expulsés, jeudi au plus tard pour les derniers d’entre eux. Jan Línek explique pourquoi et comment il est le premier de ses confrères à être rentré en République tchèque :« Dès le début, ils ont insisté pour qu’on signe que l’on se laissera expulser. Ils nous ont dit que si on ne se laissait pas expulser, ils nous enverraient en détention. Et que si l’on signait, ils nous laissaient tout de suite. Je ne savais pas quoi faire. J’ai demandé à téléphoner ou à parler avec l’ambassadeur. Un collègue a reçu un papier avec nos droits écrits en tchèque mais ils me l’ont refusé. Ils m’ont dit que si je signais, je pourrais quitter le sol israélien directement, mais que je ne pourrais pas y revenir pendant dix ans. J’ai signé, ils m’ont emmené en voiture avec d’autres gens. Ils ont éteint la climatisation et nous ont laissé 45 mn au soleil. Puis ils nous ont emmenés à l’aéroport où j’ai attendu en détention encore 24h. » Les autorités israéliennes n’ont pas rendu son matériel à Jan Línek. Le correspondant de la radio publique tchèque en Israël, Břetislav Tureček, a indiqué que les journalistes Petr Zavadil et Zdeněk Lokaj ont donné leur accord pour être expulsés. Ils devraient arriver sur le sol tchèque dans la journée. Le cinéaste Alexandr Vojta a quant à lui refusé de signer cet accord et pourrait rester encore quelque temps en territoire israélien.