Le Parti civique démocrate intervient dans l'affaire Nova
L'affaire de la télévision privée Nova et de son chef, Vladimir Zelezny, s'étend et touche désormais toute la scène politique tchèque. Vaclav Richter.
Fraude fiscale, abus de confiance vis-à-vis des créanciers, falsification de documents - telles seraient, selon la presse, les charges pesant contre le directeur de Nova, la plus grande télévision privée en République tchèque. De plus, Vladimir Zelezny a été condamné, par un tribunal d'arbitrage, à payer à son ancien associé, la société américaine CME de Ronald Lauder, près d'un milliard de couronnes, quelque 200 millions de FF. L'affaire touche, aussi, l'Etat tchèque qui risque de payer une somme astronomique pour ne pas avoir protégé les investissements de la CME dans la télévision Nova. Il y a quelques jours, Vladimir Zelezny a été mis en garde à vue et relâché, avant l'expiration du délais de 48 heures. L'arrestation du directeur de Nova, considéré comme un des hommes les plus influants du pays, a provoqué un tollé. Elle a remué les eaux troubles de la politique tchèque et démontré que Nova est un point où se croisent de nombreux intérêts. On a vu se multiplier des informations inquiétantes. D'après la presse, l'enquêteur Vladimir Machala, qui voulait mettre Vladimir Zelezny en détention préventive, aurait été l'objet de pressions, de menaces et de chantage, et il a été placé sous une protection spéciale. Ces informations et le travail de la police ont été vivement critiqués par certains dirigeants du Parti civique démocrate ODS, formation principale de l'opposition tchèque. Selon le vice-président du parti, Ivan Langer, l'enquêteur Vladimir Machala et son chef, Miroslav Antl, ont mis en cause la décision du tribunal, ont échoué dans leur travail et devraient quitter la police. Vaclav Klaus, président de la Chambre des députés et chef de l'ODS, a rencontré Vladimir Zelezny. A l'issue de leur rencontre, les deux hommes ont critiqué "la criminalisation de certains entrepreneurs" pour des raisons politiques et autres. La rencontre, considérée comme un soutien médiatique de l'ODS et de son chef pour Vladimir Zelezny, a été qualifiée d'étrange par les dirigeants d'autres partis et a déclenché une avalanche de spéculations dans la presse. On se demande pourquoi l'ODS protège Vladimir Zelezny, et quels sont, en réalité, les rapports entre le directeur de Nova et les chefs des principaux partis politiques. Le journal Lidove noviny rappelle, dans ce contexte, que le chef de Nova a dit beaucoup de bien sur Vaclav Klaus dans un entretien accordé, cette année, à la BBC, et qu'il l'a désigné comme le meilleur candidat à la présidence de la République.