L'Europe ne prend pas parti de Vienne
La centrale nucléaire tchèque de Temelin ne peut pas bloquer l'entrée de la République tchèque à l'Union européenne. Le blocage de la frontière par des opposants autrichiens à cette centrale est en contradiction avec le droit communautaire. Temelin n'a jamais figuré sur la liste des centrales nucléaires qu'il faut négocier. Voilà les conclusions d'une rencontre, mercredi à Bruxelles, du commissaire européen, Günter Verheugen, avec le chef de la diplomatie tchèque, Jan Kavan. Plus de détails avec Jaroslava Gissubelova.
Dans le litige pour les blocages de la frontière tchéco-autrichienne, le commissaire européen, Günter Verheugen, s'est placé du côté de la République tchèque. Il a confirmé que les blocages organisés ces dernières semaines par des adversaires autrichiens de la centrale nucléaire de Temelin étaient une violation du droit communautaire. La libre circulation fait partie de l'acquis communautaire valable non seulement pour les Etats membres mais aussi pour les pays qui ne sont pas membres mais qui ont des accords d'association avec l'Union européenne ce qui est le cas de la République tchèque. Günter Verheugen est d'accord aussi avec l'attitude de la partie tchèque, à savoir que les blocages ne servent pas au dialogue. Tant que les blocages seraient renouvelés, le commissaire ne voit aucune possibilité de réaliser la rencontre du Premier ministre tchèque, Milos Zeman, et du chancelier autrichien, Wolfgang Schüssel, prévue pour le 31 octobre à Brno. En soulignant l'effort de Bruxelles pour une solution évitant les blocages, Günter Verheugen a dans le même temps reconnu le droit des Autrichiens de manifester leur protestation contre Temelin. En reconnaissant ce droit, Jan Kavan estime cependant qu'il est à l'administration de Vienne d'assurer que ces protestations n'aient pas la forme qui serait une violation des accords d'association. Jan Kavan estime aussi que l'Autriche pourrait être plus active en ce sens. En conclusion, Günter Verheugen a invité les deux parties à attendre les résultats du rapport d'experts allemands sur Temelin dont l'Union européenne se servira pour adopter une attitude envers cette centrale. Jan Kavan a assuré que la Tchéquie respecterait ce verdict.