L'heure est venue des coalitions régionales
A quelques jours seulement des premières élections régionales, dimanche dernier, ces nouvelles collectivités locales sont déjà en train de chercher leur face. Tout indique que les coalitions qui vont se constituer dans ces conseils régionaux feront encore l'objet de longues négociations. Jan Uhlir.
Bien que ce soit la droite qui est sortie nettement plus forte tant des régionales que des sénatoriales, son résultat électoral n'implique pas forcément l'exclusivité de coalitions de droite dans toutes les régions qui viennent d'élire leurs représentations locales. D'abord, parce que la droite au niveau national est tout sauf unanime sur bon nombre de questions. Puis, parce que, toujours au niveau national, l'accord dit d'opposition continue de nourrir la complicité des sociaux-démocrates de gauche au pouvoir avec le Parti civique démocrate, l'ODS, de droite à l'opposition. Pour l'instant, il est certain que les partis du bloc de droite, surtout l'ODS et la coalition dite des quatre (l'Union de la liberté, les chrétiens-démocrates, l'Alliance civique démocrate et l'Union démocratique) sont susceptibles de dominer la plupart des gouvernements régionaux. D'après ce qu'il a été dit, il est moins certain qu'il en sera vraiment ainsi.
La région de Pardubice, en Bohême de l'est, par exemple, semble avoir trouvé une solution justement dans une coalition des partis de droite - 27 représentants sur le total de 45. Chose probablement impossible, voire exclue, dans la région d'Usti nad Labem, où les communistes se sont imposés d'une manière empêchant les autres partis de les ignorer - 18 sur 55 représentants ! Pas plus de deux variantes s'avèrent réalistes dans cette ville de Bohême du nord : soit une coalition des partis de droite avec les sociaux-démocrates, soit un mariage ouvert des sociaux-démocrates avec les communistes. Cette seconde alternative ne serait pourtant rien de plus et rien de moins que la fin de l'isolement des communistes. Ces mêmes communistes que l'on croyait voir disparaître à jamais de la scène politique tout récemment encore. Le pragmatisme, on le sait, l'emporte souvent sur les idées, les plus belles et les plus chères soient-elles. De ce point de vue, le rapport des forces dans les nouvelles collectivités locales pourrait en dire long aussi sur les prochaines législatives en 2002.