Il y a un "mais" dans le rapport de la Commission européenne
C'est lors d'une conférence de presse que l'ambassadeur de l'Union européenne à Prague, Ramiro Cibrian, a communiqué à la presse les grandes lignes du rapport annuel de la Commission européenne sur la Tchéquie. Un aperçu sur ce rapport avec Omar Mounir.
C'est en cette phrase qu'il y a lieu de résumer le rapport: La Commission européenne a moins de réserves que l'an dernier sur les efforts d'intégration de la Tchéquie à l'Union. La majorité des priorités d'accès au partenariat est réalisée. Beaucoup d'efforts restent cependant à accomplir afin que les objectifs visés soient atteints. Les échanges commerciaux, l'emploi et la question des télécommunications donnent la plus grande satisfaction. Dans d'autres domaines, les objectifs fixés à court terme ne sont pas tous atteints. Cela est valable pour le droit des sociétés où les associés minoritaires ne bénéficient pas d'une protection satisfaisante, mais aussi pour la liberté des services, toujours non assurés à un niveau satisfaisant dans une économie de marché. Autrement le rapport a évalué positivement la relance de la croissance, la stabilité macro-économique, la faiblesse de l'inflation et l'état de la balance du commerce extérieur.
Tout en se félicitant de la restructuration des entreprises et de la privatisation, les rédacteurs du rapport appellent à la continuité des restructurations, des privatisations et à la modernisation des équipements des entreprises. Dans le domaine politique, l'amélioration du dialogue social et le bon état de la coopération entre gouvernement et parlement ont été soulignés. En revanche, le rapport a critiqué le niveau de l'administration publique, la lenteur de la justice, la loi sur la Banque centrale et l'insuffisance dans la lutte contre la corruption, la criminalité et la surveillance des frontières.
Il n'empêche que la classe politique fut, dans son ensemble, surprise. C'est que, 24 heures avant la publication de ce rapport, on l'avait annoncé positif, et voilà que, côté préparation économique, l'on apprend que la République tchèque vient non pas seulement après la Pologne, la Hongrie et l'Estonie, mais aussi Malte et Chypre. Au ministère des Affaires étrangères à Prague, on n'est pas tout à fait satisfait et l'on s'interroge. Pavel Telicka, secrétaire d'Etat de ce ministère, a souligné que même si le rapport est dans l'ensemble positif, la République tchèque ne peut se reconnaître dans l'évaluation de son économie. "Nous ne trouvons pas dans ce rapport certaines données, a-t-il dit. Nous allons demander des éclaircissements sur le fait de savoir pourquoi dans différents domaines économiques nous sommes appréciés positivement alors que nous sommes mauvais dans l'évaluation globale. Nous devons mettre entre parenthèses tout le rapport. Il n'y a aucune tragédie dans l'actuel jugement, a-t-il conclu, même si nous ne le prenons pas à la légère."
Qu'en est-il exactement au juste de ce quiproquo? La réponse est dans ce que pense Ramiro Cibrian, ambassadeur de l'Union européenne à Prague, du rapport de la Commission et de la problématique de l'intégration. Des propos recueillis par Alena Gebertova.