Le Livre de l'an 2000 est un lexique
La fin de chaque année est traditionnellement réservée à toutes sortes d'enquêtes qui établissent des bilans sommaires des activités les plus diverses. Le quotidien Lidove noviny vient de publier, ce jeudi, les résultats d'une enquête qu'il avait effectuée auprès de plus d'une centaine de personnalités tchèques. Un tiers seulement, il faut l'avouer, de ceux qui furent invités à y participer. Ce jury créé ainsi spontanément devait finalement indiquer le Livre de l'an 2000. Bien qu'il s'agisse plutôt d'un jeu qui ne se prend pas pour très sérieux, le résultat de cette année n'est pas du tout inintéressant. Cette fois-ci, le Livre de l'année n'est ni un roman ni un recueil de poésies ni même des Mémoires, mais bien un lexique. Le fait même qu'il s'agit, en plus, du troisième volume du Lexique de la littérature tchèque n'est pas exempt d'une signification particulière. L'importance qu'on attache à ce projet, qui devrait être achevé dans le courant des cinq années à venir, n'est en réalité qu'un reflet logique des décennies de manipulations d'idéologues de différentes doctrines. Comme ce pays a toujours eu ses proscrits, il n'a jamais été possible de les réunir tous, avec leurs collègues officiels ou tolérés, dans un recueil complet.