Les Tchèques connaissent le mystère de la vie de Beethoven
L'article du musicologue tchèque Oldrich Pulkert, publié en allemand dans le livre "Ludwig van Beethoven au coeur de l'Europe, a fait un grand bruit parmi les connaisseurs tchèques et étrangers de l'oeuvre et de la personnalité du célèbre compositeur. Pourquoi? On vient d'y dévoiler le plus grand mystère de sa vie. Magdalena Segertova le connaît déjà.
On le savait depuis longtemps, qu'elle existait, que Beethoven fut follement amoureux d'elle, qu'elle fut sa muse. Ne connaissant pas son nom, on l'appelait sa "maîtresse immortelle". La recherche de cette inconnue commence après la mort de Beethoven, quand on trouve dans un tiroir caché de son bureau trois lettres d'amour, témoignant d'une grande passion, d'une amitié exceptionnelle, d'une harmonie de sentiments. Qui était leur destinataire ? Qui était la belle fille, dont le portrait en miniature fut trouvé dans le même tiroir ? L'historien et écrivain tchèque Jaroslav Celeda a trouvé, dans les années 50 déjà, la réponse et, grâce au musicologue Oldrich Pulchert, les résultats de son travail de détective viennent de voir le jour.
Cette femme fatale de la vie de Beethoven s'appelait Almerie Esterhazy. Elle est née en France, en 1789, en pleine Révolution. Son père était un général, proche de Louis XVI. Dès le début du 19ème siècle, la famille aristocratique vit en Autriche. A Vienne, ils habitent, quelle surprise, à la même adresse que le frère cadet de Beethoven. En 1812, les Esterhazy passent l'été à Teplice, station thermale en Bohême du nord. Ludwig van Beethoven, vivant la période la plus heureuse et la plus fructueuse de sa vie, les rejoint. Pour passer du temps avec sa bien aimée, mais aussi pour soigner ses problèmes d'ouïe. D'ailleurs, les trois lettres mystérieuses ont été écrites justement à Teplice.
Malheureusement, cette histoire d'amour ne se termine pas comme un conte de fées. Après la mort de la mère, la famille se trouve en difficultés, Almerie épouse le comte Murray et brise tout contacte avec Beethoven. Lui, il n'accepte jamais cette grande perte. Seul, triste et sourd, il compose ses dernières oeuvres magnifiques. "Je peux soit vivre avec toi, soit ne pas vivre du tout", a-t-il écrit une fois à Almerie. Et il a eu raison.
Le livre sur Beethoven, qui comporte les résultats de recherche de Jaroslav Celeda, devrait être traduite en plusieurs langues. Jusqu'à présent, les réactions des spécialistes étrangers à cette découverte surprenante n'ont été que très positives.